Des traversées de migrants qui se transforment en voyage de la mort. En cette première semaine du mois d’août, deux drames ont eu lieu. Lundi 1er août, les gardes côtes italiens ont découvert dans la cale d’un bateau secouru, les cadavres de 25 hommes venant de Libye. Toujours en provenance de Libye, 2 bateaux avec à leur bord 500 migrants sont arrivés mercredi à Lampedusa et puis, jeudi 4 août se produit la seconde tragédie. Une jeune femme marocaine placée en soin intensif sur l’île sicilienne a raconté sa traversée en Méditerranée. Selon elle, une centaine de migrants, des femmes essentiellement seraient mortes entre la Libye et l’Italie. Les hommes se trouvant sur l’embarcation auraient jeté leur corps à la mer. Le bateau allait à la dérive depuis près d’une semaine et un navire de l’OTAN aurait refusé de leur porter secours comme le leur ont demandé les autorités italiennes. Ce vendredi, le gouvernement italien et de nombreuses ONG, actives en Italie, réclament une mobilisation de la communauté internationale et notamment des navires de l’Otan pour secourir les migrants qui fuient la Libye.
Rome à l’heure de l’œcuménisme. Chrysostomos II a été reçu par le Pape
29 03 2011L’entretien privé du Pape avec le Primat de l’Église orthodoxe de Chypre, ce lundi matin, s’est focalisé sur la situation des chrétiens au Moyen Orient. Une rencontre amicale : Benoît XVI a accueilli Chrysostomos II en lui a donnant l’accolade et il l’a invité à déjeuner. La question de la liberté religieuse à Chypre était également au cœur des discussions. Le primat de l’Église orthodoxe de Chypre effectue jusqu’au 30 mars sa deuxième visite au Vatican. Il était déjà venu en juin 2007 et avait lui-même accueilli chaleureusement Benoît XVI en juin dernier à Chypre. A cette occasion, il avait durement condamné l’occupation turque du Nord de l’île.
Sur l’agenda de l’archevêque figurent des rencontres avec le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État, avec le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, avec le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, avec le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la Culture et avec le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. L’archevêque orthodoxe de Chypre sera également reçu par la communauté catholique romaine de Sant’ Egidio. Cette visite sera placée, selon Sant’Egidio, sous le thème de l’œcuménisme, de la communion dans la charité et de la paix en Méditerranée.
En janvier dernier, Chrysostomos II a été reçu au Kremlin par le président Medvedev. Il était accompagné par le Patriarche orthodoxe russe Kirill 1er, qui lui a remis une distinction. Les deux Églises sont très proches et s’efforcent d’élargir leur collaboration, d’autant que de nombreux fidèles russophones vivent à Chypre.
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L’Eglise d’Afrique s’adresse au monde
26 10 2009Kikongo, swahili, yorouba, guèze, mais aussi français, anglais, italien, portugais… et le latin pour l’Évangile. Les langues qui ont résonné ce dimanche dans la basilique Saint-Pierre durant la célébration de clôture du Synode, présidée par le pape entouré de 294 concélébrants, ont été à l’image de ce synode : diverses mais en communion. « Nous nous sommes parlé ! » Au fil des 236 interventions, l’évidence s’est en effet imposée. Une « collégialité affective et effective » a émergé, soulignée par Mgr Edmond Djitangar, évêque de Sarh (Tchad) et l’un des deux secrétaires spéciaux. Et ils en avaient besoin, les évêques d’Afrique, ou plutôt des Afriques. « Confiance ! Lève-toi, continent africain ! » leur a dit Benoît XVI ce dimanche, leur rappelant « la prédilection de Dieu pour ceux qui sont privés de liberté et de paix, pour ceux qui sont violés dans leur dignité de personnes humaines. » C’est bien en souffrant dans leur chair que ces évêques voient des enfants-soldats à qui on donne des kalachnikovs, qu’ils voient leurs diocèses se vider de millions d’émigrants qui vont mourir dans ces cimetières à ciel ouvert que sont devenus la Méditerranée, le Sahara ou la grande forêt du Méditerranée, le Sahara, qu’ils voient une partie des élites africaines participer au pillage de leur pays, qu’ils voient des familles entières décimées par le sida. Tout cela, ils ont pu le partager entre eux et le dire au monde. Car ce Synode a été véritablement universel. Le Saint-Père, en passe de devenir pour beaucoup un « guide de l’Afrique », a été présent à la plupart des sessions. Le cardinal Péter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest et président du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), a souligné, pour La Croix, plusieurs analogies : « En Hongrie comme en Afrique du Sud, la transition vers la démocratie s’est accompagnée d’une “dictature des libérateurs”. Et les violences du Rwanda reposent sur des fondements assez proches des drames de l’ex-Yougoslavie. »
L’appel à la « sainteté » des dirigeants
L’un des cris majeurs de ce Synode a été l’appel à la « sainteté » des dirigeants, en particulier catholiques. Edem Kodjo, ancien secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancien premier ministre du Togo, et professeur de patrologie à l’Institut Saint-Paul de Lomé, était auditeur à ce synode. « Nos gouvernants, trop souvent, ne sont pas à la hauteur, a-t-il confié. L’Église a le devoir d’appeler à plus de justice, plus de solidarité, plus de recherche du bien commun. À plusieurs reprises, j’ai hésité à poursuivre la vie politique : je ne sais pas tuer un adversaire. Chez nous, les chrétiens ne sont pas suffisamment préparés à la politique. » Notamment lorsque celle-ci est traversée par des réseaux occultes en lien avec des sociétés secrètes. Au déjeuner de samedi, qui a rassemblé les pères synodaux autour de Benoît XVI, celui-ci a esquissé le difficile chemin en ligne de crête de l’Église : « Le thème “Réconciliation, justice et paix” implique certainement une forte dimension politique, mais rien n’est possible sans une profonde purification du cœur qui doit résulter de la rencontre avec Dieu. Sans réalisation politique, cette nouveauté de l’Esprit ne peut se réaliser. Pour éviter la politisation, le danger serait de se retirer du monde. Les pasteurs doivent donc donner une parole concrète, mais spirituelle. »
« L’Église catholique, l’un des acteurs majeurs de la lutte contre le sida »
L’épidémie de sida a été prise en compte, en insistant sur une approche globale. Invité comme expert, le jésuite canadien Michael Czerny, directeur du Réseau jésuite africain contre le sida (AjanN) qui rassemble 1 340 jésuites dans 30 pays, est formel : « L’Église catholique est l’un des acteurs majeurs de la lutte contre le sida : à hauteur de plus de 40 % sur le continent, voire 100 % pour les régions les plus reculées. Nous choisissons de ne pas faire de choix : éducation, prévention, soins, soutien spirituel, réconciliation, accès à l’emploi, etc. » Quant au préservatif, il est perçu en Afrique comme « un produit occidental importé, coûteux, inhabituel ». L’islam a également traversé de part en part les travaux. « Nous avons été écoutés sur le caractère positif possible d’une rencontre avec l’islam », se réjouit l’évêque de Laghouat (Algérie), Mgr Claude Rault. Mais l’exigence de réciprocité a également été exprimée avec vigueur, notamment par Mgr John Onaiyekan, archevêque d’Abuja (Nigeria). « Nous nous sommes expliqués sur une relation possible de partenariat ; c’était nouveau », précise Mgr Raul.
Curieusement, des thèmes largement présents au fil des interventions épiscopales ont peu été repris dans le message ou dans les propositions. Ainsi de l’« impérialisme culturel occidental » ou du « débauchage » de nombreux catholiques par des nouvelles Églises indépendantes. Trois questions essentielles – le célibat des prêtres, l’autofinancement des diocèses et l’inculturation de la liturgie – n’ont fait l’objet que d’allusions. Enfin, beaucoup de pères synodaux ont déploré que, parmi les 73 journalistes accrédités au Synode, rares étaient les Africains.
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« Les chrétiens d’Irak ont un rôle important à jouer pour construire un avenir de paix », interview de Mgr Stenger
22 09 2009J’y étais il y a un an et demi, il y a des changements dans le nord du pays, et en même temps, on assiste toujours à des kidnappings, des enlèvements, des explosions de voiture, et des personnes tuées. Ce ne sont pas des affrontements religieux, mais des affrontements politiques, de pouvoir, d’appropriation des territoires et des ressources. Les chrétiens sont au milieu de ces affrontements, avec quelques autres minorités, comme les yezidi, qui sont une petite religion de source zoroastrienne. Ils ont besoin de sécurité, qui n’existe pas pour le moment, de sécurité économique, de travail et d’écoles pour leurs enfants. Le rêve de beaucoup est de partir.
Quel message avez-vous donné aux chrétiens d’Irak ?
Un message de solidarité avec un peuple qui est dans une grande souffrance, une souffrance qui ne diminue pas. Ils ne peuvent pas se défendre. Les armes des chrétiens ne sont pas la violence, mais la paix, la réconciliation, l’amour, la tolérance. Nous leur avons dit que nous étions solidaires du combat qu’ils mènent pour créer la réconciliation. Beaucoup de chrétiens s’en vont, vers la Syrie, la Jordanie, les Etats-Unis, l’Allemagne, la France dans une moindre mesure. Certains cherchent à s’abriter derrière des forces politiques. D’autres s’investissent dans un travail de dialogue et de réconciliation. Si les religions parviennent à se concerter et à s’entendre, c’est un atout pour la paix. Il y a quelques tentatives, comme à Kirkuk où l’archevêque est promoteur de dialogue avec l’Islam de façon très claire et reconnue. La même chose du côté d’Erbil où Monseigneur Rabban travaille à favoriser cette tolérance mutuelle. Les chrétiens doivent pouvoir rester afin de jouer ce rôle de pont entre les religions et les cultures.
Que s’est-il passé depuis votre précédent séjour en février 2008 ?
J’ai constaté que le Kurdistan s’est beaucoup développé économiquement, et il y a une réelle recherche de coexistence entre les confessions dans cette région. Ailleurs, certains aspirent à ce que les chrétiens puissent vivre entre eux pour assurer leur tranquillité, à ce que dans les zones chrétiennes il n’y ait pas de musulmans. Les chrétiens ont besoin de sécurité pour bien vivre. Avec une forte présence de l’Islam, ils ne seront pas en sécurité. Ce qui a changé aussi, c’est que malgré tout, des personnes sont revenues, car les infrastructures politiques paraissent un peu plus sûres, même si ce n’est qu’une apparence. Le gouvernement reste très faible. La veille du jour où nous nous sommes rendus à Qaraqosh, un village musulman a été ravagé par des explosions. Officiellement, personne ne sait qui a commis ces crimes. On reste dans un climat d’insécurité. L’Eglise en Irak insiste fortement pour que les chrétiens restent dans leur pays, car ils ont un rôle important à jouer pour construire un avenir de paix. Ils peuvent être des acteurs de réconciliation et de dialogue entre les religions et entre les hommes. Les évêques disent clairement que c’est rendre mauvais service aux chrétiens que de favoriser leur départ. Si les chrétiens s’en vont, ce pays n’a plus d’avenir, il deviendra une poudrière permanente, un champ clos de violence. La faiblesse et la force des chrétiens est qu’ils n’ont pas d’armes pour se défendre.
Comment faire pour que les chrétiens restent en Irak ?
Pour nous un des défis à relever est de découvrir ce que nous pouvons faire en tant que Pax Christi. Nous pouvons leur permettre d’avoir des ressources pour vivre, pas seulement matériellement, mais pour que leur vie ait un sens. La vie de beaucoup de ces réfugiés n’a pas de sens, ils n’ont aucune perspective. Si nous voulons les aider à avoir un avenir, il faut par exemple favoriser la création de micro-entreprises. Ils ont aussi besoin de solidarité, de savoir que nous sommes à leurs côtés et que nous ne les oublions pas. Pax Christi France a lancé une opération de jumelage entre les communautés d’ici et les communautés là-bas. Les premières réalisations commencent à se faire jour. Nous avons passé l’avant dernière soirée avec un groupe de jeunes étudiants de la paroisse de la cathédrale chaldéenne d’Erbil. Ils nous ont beaucoup parlé de leur jumelage avec la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Saint-Maur des Fossés. Ils rêvent de liberté, de pouvoir aller ailleurs que là où ils sont, de connaître d’autres personnes. Ce contact est une occasion de vivre un peu plus de liberté. Ils m’ont beaucoup parlé de la visite de trois jeunes de Pax Christi France au moment des JMJ en 2008. Pax Christi peut également leur faire partager son expérience et sa ‘compétence’ en matière de dialogue et d’élaboration d’une culture non violente.
Où en est la campagne Pâques avec les chrétiens d’Irak ?
Les jumelages sont une des suites de cette campagne. Des communautés continuent à prier, nous recevons des messages à ce sujet. Un groupe pilote des projets de solidarité : nous avons créé un groupe d’organismes humanitaires, composés du Secours catholique, du CCFD, de l’Œuvre d’Orient, l’Aide à l’église en détresse, Pax Christi et nous avons sélectionné quelques projets symboliques pour offrir du travail et de l’éducation. Enfin, nous sommes en train de créer un Observatoire sur la situation des minorités religieuses dans le bassin méditerranéen, qui inclura tous les pays où la situation des chrétiens est difficile, avec un réseau d’observateurs autour de la Méditerranée.
Comment développer ces relations entre l’Eglise d’Occident et les Eglises d’Orient ?
Ces relations peuvent se faire à deux niveaux : les petites communautés qui établissent des relations fraternelles entre divers groupe et constituent des initiatives de rencontres. A un deuxième niveau, les Eglises doivent s’impliquer. Pax Christi va lancer un appel aux conférences épiscopales pour que des délégations d’évêques se rendent en Irak.
Quel message souhaiteriez-vous donner aux chrétiens de France ?
Nous avons découvert il y a un an que nos frères sont en souffrance et qu’ils ont besoin de prière et de solidarité. Nous ne devons pas les oublier. C’est très important pour eux que nous soyons revenus, c’est le signe que nous continuons à penser à eux et à être proche d’eux. L’enjeu pour eux est de vivre et de construire sur place, pour permettre la réconciliation dans leur pays. En le faisant, ils nous donnent un témoignage, car nous avons tous une mission de paix : ‘Heureux les artisans de paix’ (Math 5,9). En les soutenant là-bas, nous sommes des artisans de paix. Et posons-nous la question : qu’avons-nous à faire ici pour la paix, notamment dans le dialogue avec les autres religions ? J’ai rencontré en Irak des personnes prêtes au dialogue, elles sont un témoignage pour nous aussi, dans ce dialogue entre les religions, qui est une forme importante de dialogue entre les hommes.
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Discours du cardinal André Vingt-Trois pour la clôture de l’année Saint Paul au Liban, 28 juin 2009
1 07 2009Commentaires : Leave a Comment »
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