« Pour que les chrétiens d’Occident, dociles à l’action du Saint-Esprit, retrouvent la fraîcheur et l’enthousiasme de leur foi » – Commentaire de l’Intention missionnaire d’août 2011

26 07 2011

Au sein de l’Eglise primitive, à cause de la persécution et du zèle évangélisateur des premiers disciples, les Apôtres et leurs collaborateurs se répandirent sur toute la terre alors connue. Saint Paul évangélisa la Grèce et arriva jusqu’en Espagne et à Rome où il subit le martyr. Saint Pierre a, lui aussi, donné sa vie pour le Maître aux environs de la colline du Vatican. A partir de la capitale de l’Empire romain, la foi dans le Christ se diffusa en Europe, influençant la culture et imprégnant d’Evangile tous les aspects de la vie sociale. La civilisation occidentale a été construite sur les valeurs chrétiennes et sur une vision de l’homme marquée par le fait qu’il est fils de Dieu et par son destin éternel dans le Christ.
L’évangélisation des nouveaux continents répandit dans le monde entier une culture inséparable de la foi qui plonge ses racines dans l’Evangile. Malheureusement, depuis le XVIII° siècle, avec ce qu’il est convenu d’appeler les « Lumières », a débuté en Europe une vague de laïcisme qui a prétendu dépouiller l’ensemble de l’Occident de son identité chrétienne. Cette vague de laïcisme arrive désormais jusqu’à la christianophobie, ainsi que l’affirme le Pape Benoît XVI. Le laïcisme a comme conséquence de porter l’homme à vivre comme si Dieu n’existait pas. Cela a produit un grand manque d’espérance qui se manifeste au travers d’une certaine angoisse existentielle concernant l’avenir, de la diminution du taux de natalité et du nombre des vocations ainsi que d’une incapacité des jeunes à prendre des décisions définitives pour leur vie, y compris celle de se marier.
Au cours de sa visite à Saint-Jacques-de-Compostelle, en novembre 2010, le Saint-Père Benoît XVI a affirmé : « Il est tragique qu’en Europe, surtout au XIXe siècle, se soit affirmée et ait été défendue la conviction que Dieu est le rival de l’homme et l’ennemi de sa liberté. (…) Dieu est à l’origine de notre être et il est le fondement et le sommet de notre liberté, et non son adversaire. (…) Comment est-il possible que soit devenu public le silence sur la réalité première et essentielle de la vie humaine? » (Messe à l’occasion de l’Année Sainte compostellane, Place de l’Obradoiro à Saint-Jacques-de-Compostelle Samedi 6 novembre 2010).
Les disciples du Christ en Occident doivent effectivement retrouver l’enthousiasme de leur foi, outrepassant le matérialisme consumériste et s’ouvrant à une dimension transcendante de la vie. Il est nécessaire de redécouvrir la personne du Christ comme Quelqu’un de vivant, présent au milieu de nous. Il est nécessaire de trouver de nouveaux espaces de silence et de méditation de la Parole de Dieu afin de pouvoir entrer en communion avec la personne de Jésus. C’est pourquoi le Pape a appelé les chrétiens à « suivre l’exemple des apôtres, en connaissant le Seigneur chaque jour davantage et en donnant un témoignage clair et courageux de l’Evangile ».
Que l’intercession de Marie, Reine des Apôtres, nous obtienne une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui renouvelle l’Eglise en Occident.





Audience générale : Le Pape solidaire des populations ivoiriennes et libyennes

6 04 2011

Lors de l’Audience générale ce mercredi matin sur la place Saint-Pierre, le Pape est revenu dans sa catéchèse sur la figure de sainte Thérèse de Lisieux.
Le Pape s’est dit préoccupé par la situation en Côte d’Ivoire et en Libye, lançant un appel à la paix. Benoît XVI s’est adressé à toutes les parties prenantes dans les deux conflits et a souhaité qu’un travail de pacification et de dialogue commence dans ces deux pays afin d’éviter de nouvelles effusions de sang. « Je prie pour les victimes et je suis proche de tous ceux qui souffrent », a ainsi affirmé le Pape au cours de l’Audience avant de rappeler que « la violence et la haine sont toujours une défaite ».
Le Pape a en outre dit espérer que son émissaire en Côte d’Ivoire, le cardinal Turkson, réussisse à arriver sur place. Le président du Conseil pontifical Justice et Paix n’a en effet pas pu rejoindre la capitale économique ivoirienne. Il est resté bloqué à Accra au Ghana, l’aéroport d’Abidjan étant fermé en raison des combats.

Discours du Pape en français :

Chers frères et sœurs, fille des bienheureux Louis et Zélie Martin, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face est née en 1873 en France. Le décès de sa mère, alors qu’elle a 4 ans, la blesse profondément. Totalement guérie et convertie à Noël 1886, elle devint à 15 ans religieuse carmélite à Lisieux, épouse du Christ comme elle le dit elle-même, pour sauver les âmes et prier pour les prêtres. Elle vécut ses douloureuses souffrances physiques et spirituelles en union à la Passion de Jésus et dans une foi héroïque, jusqu’à sa mort à 24 ans. Docteur de l’Église et Patronne des Missions, Thérèse s’est offerte totalement à l’Amour miséricordieux, voulant être l’amour au cœur de l’Église. Son œuvre, Histoire d’une âme, est un lumineux commentaire de l’Évangile vécu à la lumière de la science de l’amour. L’amour a un Visage, un Nom, c’est Jésus ! Inséparable de l’Évangile, l’Eucharistie est le Sacrement de l’Amour divin. L’amour était comme le souffle ininterrompu de l’âme et le battement du cœur de la petite Thérèse. « Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même ». Chers amis, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est un guide pour tous, particulièrement pour les théologiens. Experte de la scientia amoris, elle nous enseigne que la voie de la sainteté est toute de confiance et d’amour.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les Frères du Sacré-Cœur, ainsi que les lycéens et les collégiens ! N’ayez pas peur d’imiter sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ! La vie chrétienne consiste vraiment à vivre pleinement la grâce du baptême dans le don total de soi à l’amour du Père, pour manifester comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, son amour pour les autres. Ma prière vous accompagne !






« Pour qu’à travers la proclamation de l’Évangile et le témoignage de leur vie, les missionnaires sachent porter le Christ à ceux qui ne le connaissent pas encore » – Commentaire à l’intention missionnaire d’avril 2011

30 03 2011

Dans son homélie du 9 mars dernier, Mercredi des Cendres, le Saint-Père Benoît XVI a souligné la nécessité pour les chrétiens d’être un message vivant par le biais de leur témoignage évangélique. De nombreux hommes aujourd’hui n’ont pas d’autre contact avec l’Evangile que celui qui passe par la vie et la parole des disciples du Christ. A ce propos, Saint Paul écrivait aux chrétiens qu’ils sont une lettre du Christ, écrite avec l’Esprit du Dieu vivant (cf. 2 Co 3, 3).
Voici des années, on pouvait parler d’un bon nombre de pays marqués par la foi au Christ et la mission avait surtout comme but les pays dans lesquels le message de l’Evangile n’était pas encore parvenu. Aujourd’hui, il est fréquent de rencontrer chaque jour dans la société occidentale des personnes qui n’ont pas entendu parler du Christ. Une conscience renouvelée de la dimension missionnaire de toute l’Eglise, de tous les baptisés s’impose donc. Cette activité missionnaire doit être effectuée non seulement en paroles mais également au travers du témoignage. En ce sens, Jean Paul II affirmait : « L’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin» par excellence (cf. Ap 1, 5; 3, 14) et le modèle du témoignage chrétien. L’Esprit Saint accompagne l’Eglise dans son cheminement et l’associe au témoignage qu’Il rend au Christ (cf. Jn 15, 26-27). La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Eglise, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire » (Redemptoris Missio, 42).
En définitive, les hérauts du Christ doivent être convaincus de son Evangile et chercher à le vivre. « Ce n’est pas en me disant : « Seigneur, Seigneur », qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7, 21). Les mots ne suffisent pas : il faut le témoignage de la vie.
L’histoire démontre que là où sont présents des témoins authentiques, la foi germe. Des témoignages comme ceux de la Bienheureuse Teresa de Calcutta ou de Jean Paul II ont suscité un courrant de fraîcheur évangélique là où ils sont passés. Mais on ne peut témoigner du Christ que si nous vivons vraiment unis à Lui : « De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi » (Jn 15, 4).
La prochaine béatification de Jean Paul II sera également un moyen pour proposer à toute l’Eglise le modèle d’un homme vraiment dédié au Christ, qui sut faire de l’Eucharistie le centre de la vie qu’il vécut, en particulier au cours des dernières années, dans une étreinte amoureuse avec la croix de son Seigneur.
Dans l’homélie de ses obsèques, celui qui était alors le Cardinal Ratzinger rappelait : « «Levez-vous, allons!», c’est le titre de son avant-dernier livre. «Levez-vous, allons!» – par ces paroles, il nous a réveillés d’une foi fatiguée, du sommeil des disciples d’hier et d’aujourd’hui. «Levez-vous, allons!» nous dit-il encore aujourd’hui. Le Saint-Père a été ensuite prêtre jusqu’au bout, parce qu’il a offert sa vie à Dieu pour ses brebis, et pour la famille humaine tout entière, dans une donation de soi quotidienne au service de l’Église et surtout dans les épreuves difficiles de ces derniers mois. Ainsi, il s’est uni au Christ, le bon pasteur qui aime ses brebis » (Card. J.Ratzinger, homélie du’8 avril 2005). Son témoignage a suscité la foi en de nombreuses personnes. Cherchons à être missionnaire comme Lui !





Entretiens de Valpré : dans l’Eglise, l’obéissance est responsable

28 09 2010

pierre_charentenay_étudesLes sixièmes Entretiens de Valpré, qui se tiendront le lundi 4 octobre 2010 près de Lyon, porteront sur le thème : « Autorité, obéissance. Jusqu’où ? ». Ils réuniront, autour du cardinal Philippe Barbarin, plusieurs centaines de décideurs et spécialistes du monde l’entreprise.
Interview de Pierre de Charentenay, jésuite, rédacteur en chef de la revue Etudes qui animera l’atelier « L’autorité et l’obéissance dans les trois religions monothéistes ».

Assiste-t-on, dans l’Eglise, à une crise de l’autorité ?

Cette crise est générale. Il n’est qu’à regarder la sphère familiale. Ce phénomène est lié au développement de l’individualisme de vouloir tout décider, ce qu’on veut, quand on veut et sur tous les sujets. On ne supporte plus la limitation à nos comportements. Or dans l’Eglise, nous avons certains critères d’action et de vie morale qui dépendent de toute une tradition et dont l’autorité est le garant. Forcément, cela manifeste un certain côté « autoritaire » qui entre en opposition avec la manière dont le monde voit la liberté. Deux logiques s’affrontent. Dans la vie interne de l’Eglise, c’est normal qu’il existe des débats. La crise d’autorité intervient si se manifeste un excès de volonté d’autorité. A ce moment là, l’Eglise donne des armes à ceux qui la critiquent. Mais je peux témoigner que cet exercice de l’autorité se vit globalement de façon équilibré. Dans les paroisses, les choses se passent majoritairement très bien, les laïcs reconnaissant que le prêtre a un rôle spécifique. Pour le reste, on grossit toujours des phénomènes extrêmes et marginaux. Ce thème est un très bon sujet à travailler par l’Eglise afin de remettre en débat son fonctionnement. Il faut se poser sans cesse la question de règles trop fortes qui ne correspondent en rien à sa tradition.
 Ensemble des chrétiens – excepté les prêtres et religieuxCommunauté locale de chrétiens, placée sous la responsabilité d’un curé mandaté par l’évêque.Chrétien qui a reçu le sacrement de l’Ordre pour être signe du Christ pasteur.

L’Eglise catholique apparaît très hiérarchique. Quels en sont les fondements théologiques ?

Cette hiérarchie est fondée sur un argument théologique fort. Depuis l’Evangile est donné à quelques-uns un pouvoir d’autorité de lier et délier : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise…» (Matthieu 16, 18-19). Mais cette capacité est au service de la communauté. Elle n’est en aucun cas au service des désirs d’un responsable sur son peuple ; ce qui n’est pas toujours appliqué aujourd’hui. Or on ne peut pas séparer l’autorité de l’Eglise de sa justification qui doit être d’abord ce service, à l’image du Pasteur qui mène son troupeau. Il faut savoir que beaucoup d’Eglises nous envient la papauté. Le pape est une figure d’unité très forte. Son autorité est nécessaire pour l’unité de l’Eglise. C’est même un avantage considérable, un point extrêmement positif qui explique l’effort très sensible de Benoît XVI vis à vis de la réintégration des quatre évêques intégristes car il ne veut pas qu’un nouveau schisme s’installe. La papauté est une institution très importante pour l’enseignement universel de l’Eglise. Celui-ci se construit à travers les encycliques qui s’ajoutent les unes aux autres pour élaborer une doctrine. Ces encycliques font autorité, une autorité non pas absolue comme les dogmes et qui reste relative car on n’écrirait plus par exemple, dans les mêmes termes celles du 19ème siècle. Rédigées après consultation de gens très différents, elles sont très précieuses.
  Vérité de foi contenue dans la Révélation.Lettre solennelle du Pape adressée à l’Eglise catholique.Nouvelle du salut annoncée aux hommes par Jésus.Appellation donnée aux évêques, aux prêtres en raison de la mission pastorale qui leur est confiée.

Comment un croyant peut-il concilier obéissance et liberté ?

L’obéissance dans l’Eglise n’est pas un rapport de dépendance à l’autorité mais une obéissance responsable, intelligente, ouverte à l’Esprit. Et l’Esprit Saint n’est pas simplement dans la tête des responsables ! Il parle à l’ensemble de la communauté. Le concile Vatican II a rappelé que les laïcs ont non seulement leur place dans l’Eglise, mais qu’ils ont une capacité d’initiative. « Les laïcs sont l’Eglise » selon la formule de Jean-Paul II. L’autorité ecclésiastique doit aussi en tenir compte. La déclaration « Dignitatis humanae » sur la liberté religieuse retrouve l’essentiel de la tradition qui favorise une foi responsable, libre et personnelle devant Dieu.
Dans notre période d’individualisme total, il est très important de rappeler que le chrétien l’est par sa capacité personnelle à suivre le Christ. Il ne s’agit pas simplement d’une obéissance externe aux autorités ecclésiales. Cette position demande à chacun de faire ses choix, sans se reposer sur une tradition qui lui dictera sa conduite. L’Eglise donne des indications, laissant leur interprétation libre. C’est bien d’obéir à Dieu dont il s’agit, d’obéir à ce que je perçois de lui. Cette capacité d’obéissance peut même mener à l’objection de conscience, à l’image du Christ qui refuse d’obéir à tous les pouvoirs et en meurt. C’est l’obéissance de Maximilien Kolbe à l’appel de Dieu (Ce franciscain polonais s’est offert de mourir à la place d’un père de famille à Auschwitz). Que cette objection de conscience puisse exister est capital. Réunion de l’ensemble des évêques.Troisième personne de la Trinité.Ensemble des chrétiens – excepté les prêtres et religieuxConcile oecuménique ouvert par le pape Jean XXIII qui réunit à Rome tous les évêques du monde.




Bicentenaire de la naissance du pape Léon XIII

6 09 2010

leonXIII_pape

Le pape Benoît XVI a célébré la messe sur la place principale de Carpineto Romano devant un millier de fidèles. Au cours de son homélie sur les lectures du jour, évoquant le primat de Dieu et du Christ et a dit que Léon XIII « était un homme de grande foi et de profonde dévotion, ce qui est toujours la base de tout, pour chaque chrétien y compris le Pape. Sans la prière, c’est-à-dire sans l’union intérieure avec Dieu, nous ne pouvons rien faire comme le disait clairement Jésus à ses disciples au cours de la dernière Cène… Rien n’a plus d’importance que l’amour de Dieu et du Christ, a-t-il poursuivi. Et cette première et principale qualité, c’est ici, dans son village natal, que Vincenzo Gioacchino Pecci l’apprit, de ses parents et de sa paroisse ». Benoît XVI a aussi souligné qu’il « existe aussi un second aspect dérivant toujours du primat de Dieu et du Christ et que l’on trouve dans l’action publique de tout pasteur de l’Eglise, en particulier de tout Souverain Pontife, avec les caractéristiques propres à la personnalité de chacun… Chaquepasteur est appelé à transmettre au Peuple de Dieu non des vérités abstraites, mais un savoir c’est-à-dire un message qui conjugue foi et vie, vérité et réalité concrète. Léon XIII, avec l’assistance de l’Esprit-Saint, a été capable de faire cela à une période historique parmi les plus difficiles pour l’Eglise, en restant fidèle à la tradition et, en même temps, en se confrontant aux grandes questions ouvertes ». Le Saint-Père a ajouté que le  est devenu « célèbre et impérissable par l’Encyclique Rerum Novarum (1891), et riche de nombreuses autres interventions qui constituent un corps organique, le premier noyau de la doctrine sociale de l’Eglise ».




130 heures de lecture ininterrompues de la Bible à Lourdes

18 09 2009

Organisée par l’Union Nationale Italienne de Transport des Malades à Lourdes et dans les Sanctuaires Internationaux (Unitalsi), la plus grande association européenne pour le pèlerinage des personnes malades et handicapées, cette lecture ininterrompue de la Bible marquera le début du pèlerinage national italien, qui se tient traditionnellement à la fin septembre. « Cette lecture de la parole de Dieu sera au centre du pèlerinage », explique Emmanuele Boréo, le directeur d’Unitalsi à Lourdes. Nous l’avions déjà organisé à Rome en juin 2008. Le pape et tous les cardinaux italiens avaient participé à cette lecture. Cette initiative ayant recueilli un franc succès, nous avons décidé de la réitérer cette année à Lourdes ». « Elle met en rapport le sanctuaire marial avec l’Ecriture, nous sommes dans la mouvance de Vatican II », ajoute Mgr Jacques Perrier, l’évêque de Tarbes et Lourdes. La lecture débutera le samedi 26 septembre à 12h à la grotte. Un enregistrement du pape Benoît XVI lisant le début de la , lira le 1er chapitre de la Genèse. Chaque lecteur lira ensuite un chapitre d’un livre de la Genèse. Ce sont en tout près de 1400 lecteurs qui se relaieront au sein de la chapelle Notre-Dame, pendant les 130 heures que durera cet évènement. Le 1er octobre, de 19h à 21h, les dernières heures de lecture de la Bible auront de nouveau lieu devant la Grotte, le temps du livre de l’Apocalypse. Démarrera ensuite le flambeau du pèlerinage italien.
Donner l’envie d’ouvrir la Bible
« Ce n’est pas la première fois que cet évènement a lieu, cela s’est déjà déroulé en France et en Italie, souligne le père Régis-Marie de La Teyssonnière, chapelain des sanctuaires Notre-Dame de Lourdes au service de l’accueil des pèlerinages francophones. Le fait que cela ait lieu à Lourdes donne un certain retentissement à cet évènement banal. En la faisant connaître, cela peut donner le goût à des personnes d’ouvrir la Bible. C’est par des opérations spectaculaires et médiatisées comme cela que l’on peut donner une connaissance de la Bible. L’Esprit Saint est à l’œuvre, la lecture continue de la Bible donnera l’idée d’acheter une Bible aux pèlerins s’ils n’en ont pas ou de l’ouvrir s’ils en ont une ».  La Bible sera lue dans douze langues différentes. La lecture sera retransmise sur le site des sanctuaires de Lourdes et la télévision italienne.





Les catholiques français ont redécouvert saint Paul

26 06 2009

Benoît XVI doit clore dimanche 28 juin l’année paulinienne. En France, ce jubilé, célébrant le bimillénaire de la naissance de « l’Apôtre des nations », a été marqué par une multitude d’initiatives..

Peu médiatisée hors de l’Église, l’Année Saint-Paul, que Benoît XVI doit clore ce dimanche 28 juin à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, a pourtant été un véritable succès. En France, diocèses et communautés se sont mobilisés à travers une multitude de groupes, d’expositions ou de rencontres. L’occasion, comme l’avait souhaité le pape, de redécouvrir cette figure majeure du christianisme, méconnue, voire mal-aimée.  « Les chrétiens ne connaissent pas assez Paul, reconnaît le P. Jean Rouet, vicaire général du diocèse de Bordeaux. Souvent, sa parole, qui est tranchante, leur paraît redoutable, mais la lecture d’une épître a été pour eux un moyen de découvrir cet apôtre, qui est un fondateur de notre foi. » Dans ce diocèse, les nombreuses conférences organisées avec des prêtres et des historiens ont ainsi permis de mieux appréhender l’Apôtre des nations. Autre exemple de ce succès dans le diocèse de Bayonne, où le livret L’Apôtre Saint Paul, un missionnaire pour notre temps, vendu 5 € et tiré à 2 500 exemplaires, s’est « arraché » en quelques semaines. « Nous avons réussi à mettre en place près de 300 groupes de lectures de 8 à 10 personnes », se réjouit le P. Jean-Jacques Dufau, vicaire épiscopal de l’agglomération paloise.

L’Année Saint-Paul a eu pour effet de donner aux gens envie de lire en public

« En fait, l’Année Saint-Paul a eu pour effet de donner aux gens envie de lire en public », s’enthousiasme Jean-François Alix, délégué diocésain à la communication du diocèse d’Aire et Dax, pour qui l’Année Saint-Paul a mobilisé même en dehors de l’Église. « Les fidèles ont invité leurs voisins et cela a très bien marché », souligne-t-il. Cette année, les groupes de lecture devraient d’ailleurs se transformer en groupes bibliques plus pérennes. Même élan à Marseille, où près de 500 personnes se sont réunies en une soixantaine de groupes paroissiaux pour étudier les huit épîtres de saint Paul, rassemblées en livrets sous forme de fiches pédagogiques. Un bilan « très positif » aux yeux d’Anne-Marie Lambert, membre de l’équipe d’animation : « Aller ensemble au fond des choses a fait tomber des idées préconçues sur la difficulté supposée des textes », explique-t-elle. Et si, dans les Alpes-Maritimes, pour cause de synode diocésain, l’Année Saint-Paul s’est limitée à deux conférences du cardinal Albert Vanhoye sur le thème « Vous êtes le corps du Christ », ce sont 500 personnes qui y ont assisté à Cannes et à Nice. La richesse de la figure de Paul aura aussi permis de mobiliser dans les « petits » diocèses. Ainsi, dans les Hautes-Alpes, où une centaine de paroissiens ont participé aux sept réunions mensuelles organisées dans les doyennés de paroissiens Gap, du Buëch et de Chorges. « Beaucoup ont découvert le parcours de vie de Paul qu’ils percevaient comme un être doctrinal », raconte le P. Pierre Fournier, responsable de la formation, qui approfondira, à la demande des paroissiens, la parole paulinienne dès septembre, à travers des réunions mensuelles thématiques (l’Église, l’Alliance avec Dieu, l’Esprit Saint, etc.)

Des lettres « à la manière de Saint Paul »

À Rennes aussi, l’Année Saint-Paul a été émaillée de nombreuses manifestations dans les paroisses. Ainsi, le 25 janvier, fête de la Conversion de Paul, les paroisses du diocèse ont rédigé « à la manière de saint Paul » des lettres envoyées à leurs paroisses jumelles, façon, comme l’explique Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes, de se confronter à « la force des écrits de saint Paul ». L’Apôtre a aussi été au centre de rencontres et de pèlerinages, comme celui de La Peinière, qui rassemblait des milliers de personnes en septembre, et où un grand jeu permettait de mettre ses pas, en famille, dans ceux de saint Paul.  Ou encore lors du rendez-vous annuel des collégiens du diocèse, organisé en mai à Saint-Cast, et pour lequel Paul a été le témoin qui les a aidés à découvrir davantage le Christ et à approfondir la dimension trinitaire de la foi. Pour le diocèse, l’Année Saint-Paul ne se terminera d’ailleurs pas ce dimanche, puisque la cathédrale de Saint-Malo ouvre, à la fin du mois, une exposition consacrée à Paul en Méditerranée. À Lille, un grand rassemblement festif doit également clôturer ce dimanche l’Année Saint-Paul. À l’invitation de Mgr Laurent Ulrich, tout le diocèse est convié à Dunkerque pour une journée « balnéaire et festive », qui sera l’occasion de rencontrer des témoins venus parler de leur engagement au sein de l’Église : pastorale des migrants, Fraternité du parvis… De 3 000 à 5 000 personnes sont attendues pour clôturer une année riche en initiatives : groupes de lecture, conférences, concerts, pèlerinage à Rome…  « L’Lille a été surprenant, confie le P. Arnaud Chillon, chargé des rassemblements et pèlerinages dans le diocèse de Lille. Des initiatives ont éclos un peu partout, et on a senti que cette Année Saint-Paul rejoignait les uns et les autres dans leurs attentes et leur souhait d’enraciner leur foi dans le message du Christ. » Malgré l’investissement important qu’ils supposaient autour d’une réflexion l’investissement important sur une dizaine de cahiers spécialement conçus, les groupes Saint-Paul ont ainsi rencontré plus d’écho que les organisateurs ne l’imaginaient. « Beaucoup nous ont dit la joie qu’ils ont d’avoir redécouvert la pertinence du message de saint Paul », se réjouit le P. Arnaud Chillon.