C’est un coup dur pour l’Église catholique : Mgr Pietro Sambi, est décédé mercredi soir à Baltimore. Il était depuis 2005 nonce apostolique aux Etats-Unis et Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des États américains. Il avait occupé auparavant, pendant 7 ans, la charge délicate de nonce en Israël et délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine. il avait géré avec compétence des dossiers délicats comme le voyage de Jean-Paul II en Terre Sainte, et le scandale des abus sexuels dans l’Eglise américaine.
Il avait subi une intervention chirurgicale aux poumons puis, ces jours derniers, ses conditions s’étaient aggravées. Originaire du diocèse italien de Rimini, Mgr Sambi était âgé de 73 ans.
La diplomatie vaticane en deuil. Mgr Pietro Sambi est mort
29 07 2011Commentaires : Leave a Comment »
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Le Pape renouvelle la direction du dicastère pour la Santé
14 07 2011Mgr Jean-Marie Mupendawatu est le nouveau n° 2 du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé. Agé de 56 ans, originaire de la province du Nord Kivu en République démocratique du Congo, Mgr Mupendawatu a été nommé par Benoît XVI Secrétaire de ce dicastère auquel il collabore depuis 20 ans et dont il était déjà Sous-Secrétaire depuis 2009. Il est l’auteur de nombreux ouvrages notamment sur les questions de bioéthique. Dans le meme temps, le Pape a nommé Sous-Secrétaire de ce même Conseil pontifical pour la Santé, le Père Augusto Chendi, qui travaillait actuellement auprès de la congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Créé en 1985 par Jean-Paul II, le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé est actuellement présidé par un prélat polonais, Mgr Zygmunt Zimowski.
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L’Europe invitée à ne pas perdre ses racines et son précieux héritage
12 07 2011Le Secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les États, Mgr Dominique Mamberti, a célébrée ce mardi matin une messe pour la Pologne, qui assure depuis le 1er juillet, la présidence tournante de l’Union européenne et pour l’avenir de l’Europe en présence des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Dans son homélie, Mgr Mamberti a lancé une mise en garde contre la perte des racines européennes et lancé un appel à la conversion, surtout dans les villes où les habitants refusent de croire. Aveuglés par le progrès et le bien-être, les hommes d’aujourd’hui ne s’intéressent qu’aux biens matériels et oublient Dieu, ou vivent comme s’Il n’existait pas. Mgr Mamberti a notamment recommandé de s’inspirer de l’exemple de Saint Benoît, patron de l’Europe. A la fin de la messe, Mgr Mamberti suivi du corps diplomatique s’est recueilli devant le tombeau de Jean-Paul II.
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Un voyage en Croatie à suivre sur KTO
31 05 2011Samedi 4 juin – Les directs
11.00 : Cérémonie de bienvenue à l’aéroport de Zagreb
18.15 : Rencontre avec le corps diplomatique, les responsables religieux et représentants de la société civile au théâtre national de Zagreb
19.30 Veillée de prière avec les jeunes à Zagreb
La visite apostolique en Croatie se poursuit par une veillée de prières pour laquelle la jeunesse du pays est invitée à se rassembler autour du pape, place Ban Josip Jelacic.
Dimanche 5 juin – Les directs
10.00 : Messe en plein à l’hippodrome de Zagreb
Messe et Regina Cæli en plein air à l’occasion du rassemblement national des familles catholiques croates.
17.00 : Célébration des vêpres à Zagreb
Après avoir présidé les vêpres dans la cathédrale de l’Assomption de la Vierge Marie et de Saint Stéphane, le pape va se recueillir sur la tombe du bienheureux cardinal Alojzije Stepinac, figure emblématique de la résistance croate au fascisme et au communisme, il est mort en résidence surveillée en 1960 et a été béatifié par Jean-Paul II en 1998.
19.45 Cérémonie de congé
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Mgr Eugène de Mazenod fêté à Marseille
25 05 2011Né à Aix-en-Provence en 1782, ordonné prêtre en 1811, Mgr Eugène de Mazenod fut évêque de Marseille de 1837 à sa mort en 1861. » Son cœur de pasteur aura une attention pour les plus défavorisés, domestiques, paysans, condamnés à mort, victimes du choléra », a rappelé dans son homélie Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille. Sa devise d’évêque n’était-elle pas : « Pauperes evangelizantur » (La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres) ?
En hommage à son grand attachement à la Vierge Marie, c’est en chantant le Salve Regina que la journée consacrée à Mgr de Mazenod s’est terminée.
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Jean-Paul II repose désormais dans la chapelle Saint-Sébastien
3 05 2011La dépouille du bienheureux Jean-Paul II repose désormais dans Chapelle Saint Sébastien, située près de l’entrée de la basilique Saint-Pierre, sur la droite de la nef, près de la célèbre Pietà de Michel-Ange. Une brève cérémonie privée s’est déroulée dans la soirée du lundi 2 mai, vers 19h15. La basilique avait été fermée au public une heure plus tôt. Le personnel de la Fabrique de Saint-Pierre avait été chargé de transférer le cercueil sous l’autel de la chapelle Saint-Sébastien. Ont participé à la procession des membres du Collège des pénitenciers et du Chapître de la basilique, ainsi que neuf cardinaux et plusieurs archevêques et évêques au chant des litanies des saints pontifes. Une prière a été récitée par le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique. Parmi les personnes présentes se trouvaient entre autres l’ancien secrétaire privé de Jean-Paul II, le cardinal Stanislas Dziwisz, le postulateur de la cause de béatification Mgr Oder, et sœur Tobiana qui a longtemps prêté service dans les appartements pontificaux. Les visites à la basilique ont repris ce mardi matin à 7h et le flux des pèlerins a recommencé très vite.
Le bureau de presse du Saint-Siège a indiqué que 350.000 personnes ont défilé jusqu’à lundi soir devant le cercueil de Jean-Paul II qui avait été exposé après la messe de béatification à l’autel de la confession, devant le baldaquin du Bernin. Beaucoup n’ont pas pu entrer.
Six ans après sa mort, Jean Paul II a été proclamé bienheureux, au cours d’une célébration présidée sur la place Saint-Pierre par son successeur, le 1er mai, fête de la Divine Miséricorde, 1er jour du mois de Marie, devant des centaines de milliers de personnes joyeuses et ferventes, et sous le regard de millions de téléspectateurs.
Entouré de nombreux cardinaux, Benoît XVI a béatifié son prédécesseur en présence de 87 délégations officielles et de centaines de milliers de fidèles du monde entier, polonais, italiens, français, espagnols, fervents et enthousiastes. Certains avaient convergé vers la place Saint-Pierre dès la veille au soir, des jeunes surtout, en chantant et en répétant en chœur le nom de Jean-Paul II. Selon la préfecture de Rome, plus d’un million de fidèles sont venus assister à cette béatification, 800 prêtres ont été mobilisés pour distribuer la communion.La messe solennelle en plein air a débuté par une procession à 10 heures sur la place Saint-Pierre sous un soleil radieux.
Benoît XVI a rappelé dans son homélie que son aimé prédécesseur avait ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant, force qui lui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler irréversible.
Au moment où sa force physique est venue à lui manquer, Jean-Paul II a continué à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent, a rappelé Benoît XVI, réalisant ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque : ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Eucharistie.
Après la messe de béatification, Benoît XVI s’est rendu à l’intérieur de la Basilique pour vénérer la dépouille du nouveau bienheureux, suivi des cardinaux des 87 délégations officielles ayant participé à la messe, et des simples fidèles . A la fin de la messe et avant la récitation de la prière du Regina Coeli, Benoît XVI s’est adressé aux fidèles en sept langues, dont le français.
Voici le texte en langue française :
Je salue avec joie les Délégations officielles, les Autorités civiles et militaires des Pays francophones ainsi que les Cardinaux, les Patriarches, les Evêques, les prêtres et les nombreux pèlerins venus à Chers amis, que la vie et l’œuvre du Bienheureux Jean-Paul II soit source d’un engagement renouvelé au service de tous les hommes et de tout l’homme ! Je lui demande de bénir les efforts de chacun pour construire une civilisation de l’amour, dans le respect de la dignité de chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, avec une attention particulière à celle qui est plus fragile. Avec lui, marchez sur les traces lumineuses des bienheureux et des saints de vos Pays ! Que la Vierge Marie vous accompagne ! Avec ma bénédiction.
Traduction intégrale de l’homélie de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs!
Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier: la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation en vigueur de l’Église, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur: Jean-Paul II est bienheureux!
Je désire adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes venus si nombreux à Rome de toutes les régions du monde, Messieurs les Cardinaux, Patriarches des Églises Orientales Catholiques, Confrères dans l’Épiscopat et dans le sacerdoce, Délégations officielles, Ambassadeurs et Autorités, personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu’à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio et la télévision.
Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été choisi pour la célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon prédécesseur a rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête. Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est bien différente! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste.
«Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn 20,29). Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prononce cette béatitude : la béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et, tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre béatitude : «Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 16, 17). Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient «Pierre», le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu’aujourd’hui l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces paroles du Christ: «Tu es heureux, Simon» et «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.». La béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père, pour l’édification de l’Église du Christ.
Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l’Évangile, précède toutes les autres. C’est celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C’est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son sein, que Sainte Élisabeth dit: «Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Lc 1, 45). La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout: elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture: dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19, 25); et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).
La deuxième Lecture d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est justement saint Pierre qui écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime observer que dans ce passage, au début de sa Première Lettre, Pierre n’emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour s’exprimer; il écrit en effet: «Vous en tressaillez de joie», et il ajoute: «Sans l’avoir vu vous l’aimez; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi: le salut des âmes.» (1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une nouvelle réalité, engendrée par la résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi. «C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) – ce fut une merveille à nos yeux», les yeux de la foi.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la Constitution conciliaire Lumen gentium sur l’Église. Tous les membres du Peuple de Dieu – évêques, prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux, religieuses –, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l’Église. Karol Wojtyła, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyła: une croix d’or, un «M» en bas à droite, et la devise «Totus tuus», qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojtyła a trouvé un principe fondamental pour sa vie: «Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie» (Traité de la vraie dévotion à Marie, nn. 233 et 266).
Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait: «Lorsque, le jour du 16 octobre 1978, le conclave des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Card. Stefan Wyszyński, me dit: « Le devoir du nouveau Pape sera d’introduire l’Église dans le Troisième Millénaire ». Et il ajoutait: «Je désire encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec l’Église tout entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier –. Je suis convaincu qu’il sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En tant qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier jour, je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les années de mon pontificat». Et quelle est cette «cause»? Celle-là même que Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place Saint-Pierre, par ces paroles mémorables: «N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ!». Ce que le Pape nouvellement élu demandait à tous, il l’a fait lui-même le premier: il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique, accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot: il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté. De façon plus synthétique encore: il nous a redonné la force de croire au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de l’homme: thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les autres.
Karol Wojtyła est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme. Son message a été celui-ci: l’homme est le chemin de l’Église, et Christ est le chemin de l’homme. Par ce message, qui est le grand héritage du Concile Vatican II et de son «timonier», le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le seuil du Troisième Millénaire, qu’il a pu appeler, précisément grâce au Christ, le «seuil de l’espérance». Oui, à travers le long chemin de préparation au Grand Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers l’avenir, l’avenir de Dieu, transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi qu’il en soit, a une influence sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l’idéologie du progrès, il l’a légitimement revendiquée pour le Christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l’espérance, à vivre dans l’histoire avec un esprit d’«avent», dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude de l’homme et accomplissement de ses attentes de justice et de paix.
Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il m’a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le bienheureux Pape Jean-Paul II. Auparavant, j’avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l’estimer, mais à partir de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié: il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance: le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un «rocher», comme le Christ l’a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Église.
Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Tant de fois il nous a béni sur cette place du Palais Apostolique. Aujourd‘hui, nous te prions : Saint Père bénis nous. Amen.
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Messe d’action de grâce au lendemain de la béatification de Jean-Paul II
2 05 2011Une messe d’action de grâce pour la béatification de Jean-Paul II a été célébrée ce lundi matin sur la place Saint-Pierre de Rome, en présence de dizaines de milliers de fidèles, 60.000 selon les chiffres officiels, plus de 100.000 selon des estimations de la presse. Dans l’assemblée, un groupe important de polonais emmenés par l’actuel archevêque de Cracovie, le cardinal Dziwisz, ancien secrétaire privé de Jean-Paul II. 30 cardinaux, 150 évêques, et 800 prêtres ont concélébré autour du Secrétaire d’État du Saint-Siège. Le reliquaire utilisé pendant la messe de béatification a été porté en procession. Le cardinal Dziwisz, la voix brisée par l’émotion, a eu des paroles de remerciements pour cette béatification qui a rassemblé à Rome des fidèles d’une centaine de pays.
Dans son homélie, le cardinal Tarcisio Bertone a salué la mémoire du nouveau bienheureux, témoin crédible et transparent, qui vivait sa foi sans craintes ni complexes. La sainteté – a-t-il dit – Jean-Paul II l’a vécue, surtout pendant les derniers mois de sa vie, dans les dernières semaines, dans la totale fidélité à la mission qui lui avait été attribuée, jusqu’à la mort. Même s’il ne s’agissait pas à proprement parler d’un martyre, nous avons tous constaté que tout ce qui pouvait impressionner humainement lui avait été enlevé : la force physique, l’expression corporelle, la mobilité et même la parole. Et à ce moment-là, plus que jamais, il s’en est remis au Christ. Il savait que sa faiblesse physique révélait encore plus clairement le Christ qui agit dans l’histoire. Et en offrant sa souffrance au Christ et à son Église, il a donné une grande leçon d’humanité et d’abandon à Dieu. Le cardinal Bertone a par ailleurs relevé qu’avec Jean-Paul II, l’Église avait su se renouveler, mettre en place la nouvelle évangélisation, intensifier les liens œcuméniques et interreligieux, retrouver le chemin du dialogue avec les nouvelles générations. Jean-Paul II a donné à l’Église catholique non seulement une visibilité universelle, mais aussi une autorité morale qu’elle n’avait jamais atteinte auparavant au niveau mondial.
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