Le cardinal Noé est mort

26 07 2011

Un ancien collaborateur de Paul VI, le cardinal italien Virgilio Noé est mort dimanche à l’âge de 89 ans. Il avait été notamment Maître des cérémonies pontificales et archiprêtre de la Basilique Saint Pierre. Il était considéré comme un des artisans de la réforme liturgique voulue par Vatican II. Dans un télégramme de condoléances, Benoît XVI salue un fidèle serviteur du Siège apostolique qui laisse le souvenir de son zèle sacerdotal et de sa fidélité à l’Évangile. Ses obsèques seront célébrées ce mardi 26 juillet en la basilique Saint-Pierre. Elles seront présidées par le cardinal Angelo Sodano, doyen du Sacré collège.
Le Sacré Collège compte désormais 195 cardinaux dont 114 électeurs.





Jean-Paul II repose désormais dans la chapelle Saint-Sébastien

3 05 2011

La dépouille du bienheureux Jean-Paul II repose désormais dans Chapelle Saint Sébastien, située près de l’entrée de la basilique Saint-Pierre, sur la droite de la nef, près de la célèbre Pietà de Michel-Ange. Une brève cérémonie privée s’est déroulée dans la soirée du lundi 2 mai, vers 19h15. La basilique avait été fermée au public une heure plus tôt. Le personnel de la Fabrique de Saint-Pierre avait été chargé de transférer le cercueil sous l’autel de la chapelle Saint-Sébastien. Ont participé à la procession des membres du Collège des pénitenciers et du Chapître de la basilique, ainsi que neuf cardinaux et plusieurs archevêques et évêques au chant des litanies des saints pontifes. Une prière a été récitée par le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique. Parmi les personnes présentes se trouvaient entre autres l’ancien secrétaire privé de Jean-Paul II, le cardinal Stanislas Dziwisz, le postulateur de la cause de béatification Mgr Oder, et sœur Tobiana qui a longtemps prêté service dans les appartements pontificaux. Les visites à la basilique ont repris ce mardi matin à 7h et le flux des pèlerins a recommencé très vite.
Le bureau de presse du Saint-Siège a indiqué que 350.000 personnes ont défilé jusqu’à lundi soir devant le cercueil de Jean-Paul II qui avait été exposé après la messe de béatification à l’autel de la confession, devant le baldaquin du Bernin. Beaucoup n’ont pas pu entrer.

Six ans après sa mort, Jean Paul II a été proclamé bienheureux, au cours d’une célébration présidée sur la place Saint-Pierre par son successeur, le 1er mai, fête de la Divine Miséricorde, 1er jour du mois de Marie, devant des centaines de milliers de personnes joyeuses et ferventes, et sous le regard de millions de téléspectateurs.
Entouré de nombreux cardinaux, Benoît XVI a béatifié son prédécesseur en présence de 87 délégations officielles et de centaines de milliers de fidèles du monde entier, polonais, italiens, français, espagnols, fervents et enthousiastes. Certains avaient convergé vers la place Saint-Pierre dès la veille au soir, des jeunes surtout, en chantant et en répétant en chœur le nom de Jean-Paul II. Selon la préfecture de Rome, plus d’un million de fidèles sont venus assister à cette béatification, 800 prêtres ont été mobilisés pour distribuer la communion.La messe solennelle en plein air a débuté par une procession à 10 heures sur la place Saint-Pierre sous un soleil radieux.

Benoît XVI a rappelé dans son homélie que son aimé prédécesseur avait ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant, force qui lui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler irréversible.
Au moment où sa force physique est venue à lui manquer, Jean-Paul II a continué à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent, a rappelé Benoît XVI, réalisant ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque : ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Eucharistie.

Après la messe de béatification, Benoît XVI s’est rendu à l’intérieur de la Basilique pour vénérer la dépouille du nouveau bienheureux, suivi des cardinaux des 87 délégations officielles ayant participé à la messe, et des simples fidèles . A la fin de la messe et avant la récitation de la prière du Regina Coeli, Benoît XVI s’est adressé aux fidèles en sept langues, dont le français.

Voici le texte en langue française :

Je salue avec joie les Délégations officielles, les Autorités civiles et militaires des Pays francophones ainsi que les Cardinaux, les Patriarches, les Evêques, les prêtres et les nombreux pèlerins venus à Chers amis, que la vie et l’œuvre du Bienheureux Jean-Paul II soit source d’un engagement renouvelé au service de tous les hommes et de tout l’homme ! Je lui demande de bénir les efforts de chacun pour construire une civilisation de l’amour, dans le respect de la dignité de chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, avec une attention particulière à celle qui est plus fragile. Avec lui, marchez sur les traces lumineuses des bienheureux et des saints de vos Pays ! Que la Vierge Marie vous accompagne ! Avec ma bénédiction.

Traduction intégrale de l’homélie de Benoît XVI :

Chers frères et sœurs!

Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier: la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation en vigueur de l’Église, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur: Jean-Paul II est bienheureux!

Je désire adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes venus si nombreux à Rome de toutes les régions du monde, Messieurs les Cardinaux, Patriarches des Églises Orientales Catholiques, Confrères dans l’Épiscopat et dans le sacerdoce, Délégations officielles, Ambassadeurs et Autorités, personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu’à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio et la télévision.

Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été choisi pour la célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon prédécesseur a rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête. Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est bien différente! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste.

«Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn 20,29). Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prononce cette béatitude : la béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et, tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre béatitude : «Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 16, 17). Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient «Pierre», le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu’aujourd’hui l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces paroles du Christ: «Tu es heureux, Simon» et «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.». La béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père, pour l’édification de l’Église du Christ.

Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l’Évangile, précède toutes les autres. C’est celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C’est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son sein, que Sainte Élisabeth dit: «Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Lc 1, 45). La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout: elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture: dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19, 25); et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).

La deuxième Lecture d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est justement saint Pierre qui écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime observer que dans ce passage, au début de sa Première Lettre, Pierre n’emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour s’exprimer; il écrit en effet: «Vous en tressaillez de joie», et il ajoute: «Sans l’avoir vu vous l’aimez; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi: le salut des âmes.» (1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une nouvelle réalité, engendrée par la résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi. «C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) – ce fut une merveille à nos yeux», les yeux de la foi.

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la Constitution conciliaire Lumen gentium sur l’Église. Tous les membres du Peuple de Dieu – évêques, prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux, religieuses –, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l’Église. Karol Wojtyła, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyła: une croix d’or, un «M» en bas à droite, et la devise «Totus tuus», qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojtyła a trouvé un principe fondamental pour sa vie: «Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie» (Traité de la vraie dévotion à Marie, nn. 233 et 266).

Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait: «Lorsque, le jour du 16 octobre 1978, le conclave des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Card. Stefan Wyszyński, me dit: « Le devoir du nouveau Pape sera d’introduire l’Église dans le Troisième Millénaire ». Et il ajoutait: «Je désire encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec l’Église tout entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier –. Je suis convaincu qu’il sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En tant qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier jour, je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les années de mon pontificat». Et quelle est cette «cause»? Celle-là même que Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place Saint-Pierre, par ces paroles mémorables: «N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ!». Ce que le Pape nouvellement élu demandait à tous, il l’a fait lui-même le premier: il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique, accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot: il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté. De façon plus synthétique encore: il nous a redonné la force de croire au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de l’homme: thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les autres.

Karol Wojtyła est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme. Son message a été celui-ci: l’homme est le chemin de l’Église, et Christ est le chemin de l’homme. Par ce message, qui est le grand héritage du Concile Vatican II et de son «timonier», le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le seuil du Troisième Millénaire, qu’il a pu appeler, précisément grâce au Christ, le «seuil de l’espérance». Oui, à travers le long chemin de préparation au Grand Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers l’avenir, l’avenir de Dieu, transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi qu’il en soit, a une influence sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l’idéologie du progrès, il l’a légitimement revendiquée pour le Christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l’espérance, à vivre dans l’histoire avec un esprit d’«avent», dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude de l’homme et accomplissement de ses attentes de justice et de paix.
Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il m’a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le bienheureux Pape Jean-Paul II. Auparavant, j’avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l’estimer, mais à partir de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié: il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance: le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un «rocher», comme le Christ l’a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Église.

Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Tant de fois il nous a béni sur cette place du Palais Apostolique. Aujourd‘hui, nous te prions : Saint Père bénis nous. Amen.





L’hommage à Jean-Paul II se poursuit

2 05 2011

La Basilique Saint Pierre rouvrira ce lundi au terme de la messe d’action de grâce présidée par le cardinal Bertone, Secrétaire d’État. Les fidèles qui souhaitent rendre hommage à Jean-Paul II pourront défiler devant son cercueil jusqu’à 17h30. Le dernier chapelet commencera à 16h. Après la fermeture de la basilique, le cercueil sera transféré dans la chapelle Saint Sébastien. La cérémonie ne sera pas publique.
Des milliers de pélerins ont continué de défiler devant le cercueil de Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre, un fleuve ininterrompu de personnes. Le cercueil de Jean-Paul II, extrait vendredi matin de la crypte, est exposé à l’autel principal devant le baldaquin du Bernin, posé sur un grand tissu blanc et or, entouré de roses blanches et jaunes. Une copie d’un précieux Evangéliaire du Moyen-Age, a été posée ouverte, sur le large cercueil en chêne. Des fidèles laissent des lettres, des billets , des fleurs, des cierges et autres objets en signe de leur attachement à Jean-Paul II.

Pour ceux qui ne pourront pas se rendre à Saint-Pierre, sachez que le CTV, la télévision du Vatican a placé trois caméras à l’intérieur de la basilique. Ces caméras filment sans interruption le cercueil de Jean-Paul II ainsi que la foule des fidèles. Vous pouvez suivre la vidéo en direct sur ces adresses internet : http://www.radiovaticana.org/video ou http://www.vatican.va/video.





Programme de la Semaine Sainte au Vatican

18 04 2011

Nous sommes entrés dans la Semaine Sainte qui nous conduit vers la fête de Pâques. Cet événement est le cœur même de la foi chrétienne.

A Rome, Benoît XVI présidera tous les rites de la semaine selon la tradition liturgique : la messe chrismale, jeudi matin, à 9h30, en la basilique Saint-Pierre ; la messe de la Cène du Seigneur, qui marque le début du triduum pascal, jeudi soir, à 17h30, en la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome ; puis le Vendredi Saint, à 17h en la basilique Saint-Pierre, l’office de la Passion dont l’homélie est confiée cette année encore au prédicateur de la Maison pontificale, le Père Raniero Cantalamessa ; et le soir au Colisée, au cœur de Rome, à partir de 21h15 le traditionnel Chemin de Croix, dont lesont été composées cette année par une moniale italienne, mère Maria Rita Piccione, présidente de la Fédération des augustines, qui vit actuellement au monastère romain des Quatre Saints Couronnés, tout proche du Colisée. La Vigile pascale samedi soir, temps fort de la semaine, commencera à 21h en la basilique Saint-Pierre. Enfin, le jour de Pâques, le Pape présidera la célébration de la messe à 10h15 sur la place Saint-Pierre, puis à midi, il donnera sa bénédiction Urbi et Orbi de la loggia centrale de la basilique.

Toutes les célébrations présidées par le Pape seront diffusées sur nos fréquences et sur notre site internet avec commentaires en plusieurs langues dont le français. Dimanche, en début de soirée, Benoît XVI partira pour Castelgandolfo où il prendra quelques jours de repos avant de présider quelques jours plus tard la béatification de son prédécesseur, Jean-Paul II.

Seule nouveauté : le 22 avril, jour du Vendredi Saint, à 14h10, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité et de l’audiovisuel, Benoît XVI apparaîtra sur la première chaîne de la RAI, radio télévision italienne, dans le cadre de l’émission « A son image », pour répondre à trois questions sur la vie de Jésus, sélectionnées parmi les questions envoyées par les fidèles sur le site internet de l’émission qui dispose d’un créneau horaire de 80 minutes.





Jean-Paul II à Lourdes

13 04 2011
Messe de l'Assomption à Lourdes à l'occasion de la venue du pape Jean-Paul IIMgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, évoque les visites du pape Jean-Paul II dans les Sanctuaires de Lourdes, « source où la conscience devient ou redevient limpide ».
Jean-Paul II est venu à Lourdes trois fois, pourrait-on dire. La première fois, ce fut en pensée, par la prière, lors du Congrès eucharistique international de 1981. Le 13 mai, l’attentat de la place Saint-Pierre faillit lui coûter la vie. Mais l’attentat donnait aussi une nouvelle dimension, tant à l’Eucharistie comme sacrifice, qu’au ministère du pape comme « serviteur des serviteurs de Dieu ». Le pape était bien présent dans le cœur de tous les participants du Congrès, surtout les jeunes.

Le pape vint effectivement à Lourdes deux fois : les 14 et 15 août 1983 et 2004. Jean-Paul II tenait à cette date pour honorer la France, dont Marie est la patronne principale. A vingt-et-un ans de distance, les deux pèlerinages seraient faciles à opposer.

Lors du premier, en une trentaine d’heures, le pape ne prononça pas moins d’une dizaine d’homélies ou de discours, s’adressant tantôt au Président de la République, François Mitterand, tantôt à des groupes bien précis comme les religieuses, les malades ou les jeunes, tantôt à la France entière. Parmi les phrases mémorables, il eut cette définition de Lourdes : « Cette source où la conscience devient ou redevient limpide. » Il voulut donner le sacrement de la réconciliation et faillit rester bloqué dans le confessionnal parce que le verrou intérieur n’avait pas servi depuis longtemps.

Jean-Paul II vint en 2004 pour marquer le 150ème anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception, promulgué en 1854 dans la pompe liturgique de la basilique Saint-Pierre, mais répercuté en écho quatre ans plus tard dans la grotte insalubre de Massabielle, quand la Dame se dénomma elle-même « l’Immaculée Conception ».

Pape et pèlerin malade devant la Grotte

Ce second pèlerinage à Lourdes fut le dernier voyage de Jean-Paul II en dehors de l’Italie. Les participants furent bouleversés par son courage et sa simplicité dans son extrême faiblesse : en lui, tous les malades se sentaient rendre leur dignité. Le moment le plus émouvant fut la prière silencieuse et solitaire, à la Grotte, juste avant son départ : sur les écrans, partout dans les Sanctuaires, on le vit en prière. Tous se turent, même les journalistes dans la salle de presse.

A vingt-et-un ans de distance, un même mot a résonné dans les Sanctuaires : la liberté. En 1983, à la fin de la procession du soir, Jean-Paul II prononça du parvis qui domine l’esplanade du Rosaire, le réquisitoire le plus direct qu’il fit jamais contre les systèmes totalitaires. Aucun n’était nommé mais beaucoup se reconnurent.

En 2004, le pape parlait avec grande peine. Dans l’homélie, il coupa des passages prévus pour garder un peu de voix afin que tous puissent entendre ses derniers mots :

« La Vierge a un message pour tous : soyez des femmes et des hommes libres ! Mais rappelez-vous : la liberté humaine est une liberté marquée par le péché. Elle a besoin, elle aussi, d’être libérée. Christ en est le libérateur. Lui qui « nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres ». Défendez votre liberté ! Chers amis, pour cela nous savons que nous pouvons compter sur Celle qui, n’ayant jamais cédé au péché, est la seule créature parfaitement libre ».

 





« La foi n’est pas une chose du passé « 

5 02 2011

Ce samedi matin, Benoit XVI a consacré cinq nouveaux évêques au cours d’une messe solennelle en la Basilique Saint-Pierre. Parmi eux un chinois, Mgr Hon Tai-Fai, théologien salésien de Hong Kong, nommé le 23 décembre dernier secrétaire de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, premier chinois à occuper une aussi haute fonction au sein de la curie romaine. Parmi les nouveaux évêques figurent également deux nonces qui exerceront leur mission dans des contextes délicats : Mgr Filipazzi en Indonésie et Mgr Pena Parra au Pakistan.
Dans son homélie, le Pape a souligné combien la foi est moderne et combien il est nécessaire de travailler pour la justice, l’amour et la paix.





Cristina Kirchner et Michelle Bachelet au Vatican

28 11 2009

La bibliothèque du Palais apostolique a été le théâtre, ce samedi, d’un événement extraordinaire : Cristina Fernández de Kirchner, présidente de l’Argentine et Michelle Bachelet, présidente du Chili, ont été reçues au Vatican, vingt-cinq ans après la signature d’un traité de paix et d’amitié entre les deux pays. Ce traité fut conclu grâce à l’inlassable médiation menée par les conférences épiscopales respectives et l’intervention courageuse de Jean-Paul II. Les tensions, qui avaient surgi en 1978 à propos d’un vieux différend territorial sur le canal de Beagle, avaient failli provoquer une guerre ouverte. Alors que la confrontation armée semblait imminente, Jean-Paul II, infatigable artisan de paix, à peine élu, prit l’initiative d’envoyer un émissaire dans les deux capitales, le cardinal Samoré. Benoît XVI a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur. « Le traité obtenu après cinq ans de tractations intenses, – a-t-il relevé –, est un exemple parlant de la force de l’esprit humain et de la volonté de paix contre la barbarie et le caractère irrationnel de la violence et de la guerre pour résoudre les divergences ». Le Pape a voulu citer cette célèbre phrase de Pie XII : « Rien n’est perdu avec la paix. Tout peut l’être avec la guerre ». Mais la cause de la paix – a-t-il précisé – passe par la lutte contre la pauvreté, la corruption et l’exploitation, par l’éducation pour tous, le renforcement de la démocratie, sans oublier la défense de la vie et la protection de la famille. Les deux présidentes, qui ont voulu cette célébration commune, ont d’abord été reçues séparément par Benoît XVI, puis ensemble, accompagnées de leurs délégations. Le programme prévoyait ensuite une visite au tombeau de Jean-Paul II dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, et une rencontre officielle avec le cardinal Bertone, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège.