Tensions entre le Vatican et Zagreb au sujet d’un contentieux immobilier

3 08 2011

Un contentieux immobilier empoisonne les rapports entre la Croatie et le Vatican. Au cœur du différend : les droits de propriété d’un terrain et de biens immobiliers situés en Istrie ; une donation d’un aristocrate italien du XIX° siècle. Dans une mise au point publiée ce mardi matin, le Bureau de presse du Saint Siège regrette que ce litige ait été instrumentalisé à des fins politiques et démagogiques faisant croire que le Saint-Siège aurait pris parti contre la Croatie. Deux mois après la visite très réussie de Benoît XVI en Croatie, les rapports bilatéraux se sont brutalement dégradés.





La diplomatie vaticane en deuil. Mgr Pietro Sambi est mort

29 07 2011

C’est un coup dur pour l’Église catholique : Mgr Pietro Sambi, est décédé mercredi soir à Baltimore. Il était depuis 2005 nonce apostolique aux Etats-Unis et Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des États américains. Il avait occupé auparavant, pendant 7 ans, la charge délicate de nonce en Israël et délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine. il avait géré avec compétence des dossiers délicats comme le voyage de Jean-Paul II en Terre Sainte, et le scandale des abus sexuels dans l’Eglise américaine.
Il avait subi une intervention chirurgicale aux poumons puis, ces jours derniers, ses conditions s’étaient aggravées. Originaire du diocèse italien de Rimini, Mgr Sambi était âgé de 73 ans.





Benoît XVI retourne en Afrique, en novembre

21 07 2011

Le Pape est attendu au Bénin au mois de novembre, « un événement qui honore toute l’Afrique » – selon les termes du ministre béninois des Affaires étrangères.
Mardi, à Cotonou, la visite pastorale de Benoît XVI a été présentée à la presse. Selon le comité d’organisation, elle aura trois principaux objectifs : la publication de l’exhortation apostolique post-synodale, fruit du 2° synode pour l’Afrique qui s’est tenu en 2009 ; la célébration du 150° anniversaire de l’évangélisation du Bénin et l’hommage au cardinal Bernardin Gantin. La venue du Pape renforcera la visibilité de l’Église catholique en Afrique, mais son retentissement ira bien au-delà du monde catholique. Cela fait 40 ans que le Bénin entretient des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Cet anniversaire a été célébré début juillet à Rome. Une importante délégation béninoise a été reçue, à cette occasion, par le Secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les États, Mgr Dominique Mamberti.





Dossier : Le Premier ministre malaisien reçu par le Pape : une visite pleine d’espoir

18 07 2011

Benoît XVI, qui a supprimé les audiences durant la trêve estivale du mois de juillet fera une exception ce lundi. Il doit en effet recevoir, Najib Razak, le Premier ministre de la Malaisie, un pays à très large majorité musulmane, où les chrétiens représentent 8% de la population et avec lequel le Saint-Siège n’entretient toujours pas de relations diplomatiques. Cette visite, qui intervient alors que dans le pays une forte demande de justice, d’égalité, de lutte contre la corruption est en train d’émerger, alimente de nombreux espoirs au sein de la communauté chrétienne, qui subit certaines formes de discriminations. Ecoutez le témoignage du père Paolo Nicelli, de l’Institut pontifical des missions étrangères, un missionnaire qui a séjourné en Malaisie à de nombreuses reprises.





L’Église blessée par une nouvelle ordination épiscopale illicite en Chine

14 07 2011

Le Saint-Siège a exprimé sa douleur et sa préoccupation suite à une nouvelle ordination épiscopale illicite en Chine. Interrogé par les journalistes, le directeur du Bureau de presse a rappelé que le point de vue et les sentiments du Saint-Siège et du Pape avaient déjà été récemment exprimés lors de circonstances analogues. Le Père Federico Lombardi souligne que l’ordination d’un évêque sans mandat pontifical est un acte contraire à l’unité de l’Église universelle.
Huit évêques reconnus par le Pape ont participé ce jeudi matin à l’ordination annoncée du père Joseph Huan Bingzhang, comme évêque de Shantou, dans la province chinoise du Guangdong, malgré le sévère avertissement lancé par le Saint-Siège. Certains affirment avoir été contraints et forcés par le régime. La célébration était présidée par le président de l’Association patriotique chinoise, en présence de quelque 1.500 personnes et sous l’étroite surveillance de la police. Les sanctions prévues par le code de droit canon sont l’excommunication aussi bien pour celui qui reçoit l’ordination sans autorisation que pour ceux qui l’administrent. Mais le code prévoit aussi des circonstances atténuantes pour ceux qui subissent des pressions. Il existe déjà un évêque de Shantou, nommé par le Pape et ordonné dans la clandestinité en 2006. Au cours des derniers mois, l’Association patriotique chinoise a recommencé à agir en toute autonomie par rapport au Saint-Siège.
Interrogé en début de semaine par l’agence de presse I-media, le numéro deux de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples affirme que cette nouvelle ordination marque un nouveau pas en arrière. Mgr Savio Hon Tai Fai, Secrétaire de la Congrégation explique aussi ces nouvelles tensions par l’approche de changements importants à la tête du Parti communiste chinois. C’est une forme subtile de campagne électorale. La situation est grave et rappelle, selon lui, celle des années cinquante.





L’Europe invitée à ne pas perdre ses racines et son précieux héritage

12 07 2011

Le Secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les États, Mgr Dominique Mamberti, a célébrée ce mardi matin une messe pour la Pologne, qui assure depuis le 1er juillet, la présidence tournante de l’Union européenne et pour l’avenir de l’Europe en présence des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Dans son homélie, Mgr Mamberti a lancé une mise en garde contre la perte des racines européennes et lancé un appel à la conversion, surtout dans les villes où les habitants refusent de croire. Aveuglés par le progrès et le bien-être, les hommes d’aujourd’hui ne s’intéressent qu’aux biens matériels et oublient Dieu, ou vivent comme s’Il n’existait pas. Mgr Mamberti a notamment recommandé de s’inspirer de l’exemple de Saint Benoît, patron de l’Europe. A la fin de la messe, Mgr Mamberti suivi du corps diplomatique s’est recueilli devant le tombeau de Jean-Paul II.





Le premier ministre malaisien s’entretiendra avec le Pape

11 07 2011

Exception à la règle, Benoît XVI qui a supprimé toutes les audiences pendant la trêve estivale du mois de juillet, recevra le lundi 18 le premier ministre de la Malaisie, un pays avec lequel le Saint-Siège n’entretient toujours pas de relations diplomatiques. Un pays à très large majorité musulmane où les chrétiens représentent cependant 8% de la population. Najib Razak a demandé cette audience qui a été acceptée par le Pape et qui suscite déjà un vif intérêt dans la presse malaisienne. D’autant que le pays est actuellement secoué par des manifestations en faveur d’une réforme de la loi électorale et de la constitution. Vendredi, malgré l’interdiction de manifester, les arrestations préventives et le bouclage des grands axes, 50.000 personnes, toutes religions confondues, sont descendues dans la rue pour réclamer le respect de la légalité et dénoncer la corruption, pour demander un changement des mentalités et une nouvelle culture politique. Selon le Père Andrew, directeur de l’hebdomadaire Herald, de l’archidiocèse de Kuala Lumpur, ce mouvement, sans étiquette politique, se fait porteur d’attentes légitimes. Interrogé par l’agence de presse vaticane Fides, le Père Andrew a confirmé la participation des chrétiens à ce mouvement. Selon l’AFP, la police malaisienne a annoncé dimanche la remise en liberté des 1.600 opposants arrêtés lors de la manifestation de vendredi. La manifestation laissera des traces et la manière forte des autorités ternit la réputation du pays, selon des analystes.
Le Hérald, de l’archidiocèse de Kuala Lumpur, a été au centre de l’actualité l’an dernier, avec la question de l’usage du terme « Allah » de la part des non musulmans. La question n’est toujours pas résolue. Elle oppose l’Église au gouvernement malaisien.





L’Osservatore romano : un quotidien unique en son genre

5 07 2011

L’Osservatore romano fête ses 150 ans d’existence, et Benoît XVI a voulu rendre visite à la rédaction du quotidien du Vatican, là où les journalistes – a-t-il dit – accomplissent un travail précieux et qualifié au service du Saint-Siège.
Il y a quelques jours, le Pape avait déjà adressé un message de vœux au Directeur, Giovanni Maria Vian, insistant sur les responsabilités et le caractère singulier d’un tel journal, « instrument privilégié au service du Saint-Siège et de l’Eglise pour la divulgation du magistère des papes ». Et ce mardi matin, Benoît XVI a donc tenu à faire le déplacement pour remercier personnellement ceux qui « font concrètement ce journal » avec passion et compétence. Un travail ardu et caché qui offre une contribution spéciale à la diffusion de l’Évangile et au témoignage de la vérité. Un journal unique dans le panorama de la presse mondiale qui mérite, selon le Pape, d’être mieux connu et mis en valeur. Tout en reconnaissant que l’information doit rapporter les événements négatifs, Benoît XVI a salué l’effort déployé par l’Osservatore pour offrir à ses lecteurs des nouvelles positives et encourageantes auxquelles la presse accorde habituellement peu de place. Le Pape souligne l’importance d’une formation technique et professionnelle adéquate, mais les journalistes du quotidien du Vatican doivent aussi cultiver un esprit de prière, de service et d’adhésion fidèle aux enseignements du Christ et de l’Église.





« La diplomatie représente une des bases de la coexistence pacifique »

10 06 2011

Benoît XVI s’est adressé ce vendredi matin aux membres de l’Académie pontificale Ecclésiastique, institution fondée en 1701 par Clément XI qui forme les diplomates du Vatican, les futurs nonces apostoliques. Dans son discours, le Pape a rappelé le rôle de la diplomatie : être au service de la construction de la communion entre les peuples et favoriser une coexistence pacifique. Les futurs diplomates doivent donc faire preuve de cohérence, de loyauté, et d’une profonde humanité, des qualités auxquelles, lorsqu’il s’agit de diplomates du Saint-Siège, vient s’ajouter une dimension spirituelle. Ces prêtres qui se font les portes-paroles de la voix du Pape, notamment devant les gouvernements et les organisations internationales doivent donc tenir compte de cette identité sacerdotale.

Aujourd’hui, le Saint-Siège a des relations diplomatiques avec 178 États ainsi que de multiples organisations internationales.


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Benoît XVI inquiet pour l’avenir de l’humanité dominée par la technique

9 06 2011

En recevant, ce jeudi matin, six nouveaux Ambassadeurs venus lui présenter leurs lettres de créances, Benoît XVI a voulu évoquer les innombrables tragédies qui ont récemment touché la nature, la technique et les peuples et dont l’ampleur nous interroge. Le Pape a exhorté les Etats à réfléchir ensemble sur l’avenir à court terme de la planète, face à leurs responsabilités à l’égard de notre vie et des technologies. Selon lui, il est nécessaire de revoir totalement notre approche de la nature. Le respect de l’environnement et la recherche d’énergies propres, doivent être des priorités politiques et économiques, faute de quoi la famille humaine risque de disparaître. Les Nations Unies – a estimé Benoît XVI – semblent être le cadre naturel d’une telle réflexion qui ne devra pas être obscurcie par des intérêts politiques et économiques aveuglément partisans.
Dans son discours, le Pape a par ailleurs souligné que les prouesses dont la technique est capable vont de pair avec des désastres sociaux et écologiques. Il suffit – a-t-il dit – de constater les « dégâts » du progrès et les dangers que fait courir à l’humanité une technique toute-puissante et finalement non maîtrisée. La technique qui domine l’homme, le prive de son humanité. L’orgueil qu’elle engendre a fait naître dans nos sociétés un économisme intraitable et un certain hédonisme qui détermine subjectivement et égoïstement les comportements. Il est donc urgent d’arriver à conjuguer la technique avec une forte dimension éthique.

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Texte intégral du discours du Pape

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

C’est avec joie que je vous reçois ce matin au Palais apostolique pour la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de vos pays respectifs auprès du Saint-Siège : la Moldavie, la Guinée Equatoriale, le Belize, la République arabe syrienne, le Ghana et la Nouvelle Zélande. Je vous remercie pour les paroles courtoises que vous venez de m’adresser de la part de vos Chefs d’Etat respectifs. Veuillez, je vous prie, leur transmettre en retour mes salutations déférentes et mes vœux respectueux pour leurs personnes et pour la haute mission qu’ils accomplissent au service de leur pays et de leur peuple. Je désire également saluer par votre intermédiaire toutes les autorités civiles et religieuses de vos nations, ainsi que l’ensemble de vos compatriotes. Mes prières et mes pensées se tournent naturellement aussi vers les communautés catholiques présentes dans vos pays.
Puisque j’ai l’opportunité de rencontrer chacun d’entre vous de manière particulière, je désire maintenant parler plus largement. Le premier semestre de cette année a été marqué par d’innombrables tragédies qui ont touché la nature, la technique et les peuples. L’ampleur de telles catastrophes nous interroge. C’est l’homme qui est premier, il est bon de le rappeler. L’homme, à qui Dieu a confié la bonne gestion de la nature, ne peut pas être dominé par la technique et devenir son sujet. Une telle prise de conscience doit amener les Etats à réfléchir ensemble sur l’avenir à court terme de la planète, face à leurs responsabilités à l’égard de notre vie et des technologies. L’écologie humaine est une nécessité impérative. Adopter en tout une manière de vivre respectueuse de l’environnement et soutenir la recherche et l’exploitation d’énergies propres qui sauvegardent le patrimoine de la création et sont sans danger pour l’homme, doivent être des priorités politiques et économiques. Dans ce sens, il s’avère nécessaire de revoir totalement notre approche de la nature. Elle n’est pas uniquement un espace exploitable ou ludique. Elle est le lieu natif de l’homme, sa « maison » en quelque sorte. Elle nous est essentielle. Le changement de mentalité dans ce domaine, voire les contraintes que cela entraine, doit permettre d’arriver rapidement à un art de vivre ensemble qui respecte l’alliance entre l’homme et la nature, sans laquelle la famille humaine risque de disparaître. Une réflexion sérieuse doit donc être conduite et des solutions précises et viables doivent être proposées. L’ensemble des gouvernants doit s’engager à protéger la nature et l’aider à remplir son rôle essentiel pour la survie de l’humanité. Les Nations Unies me semblent être le cadre naturel d’une telle réflexion qui ne devra pas être obscurcie par des intérêts politiques et économiques aveuglément partisans, afin de privilégier la solidarité par rapport à l’intérêt particulier.
Il convient aussi de s’interroger sur la juste place de la technique. Les prouesses dont elle est capable vont de pair avec des désastres sociaux et écologiques. En dilatant l’aspect relationnel du travail à la planète, la technique imprime à la mondialisation un rythme particulièrement accéléré. Or, le fondement du dynamisme du progrès revient à l’homme qui travaille, et non à la technique qui n’est qu’une création humaine. Miser tout sur elle ou croire qu’elle est l’agent exclusif du progrès, ou du bonheur, entraîne une chosification de l’homme qui aboutit à l’aveuglement et au malheur quand celui-ci lui attribue et lui délègue des pouvoirs qu’elle n’a pas. Il suffit de constater les « dégâts » du progrès et les dangers que fait courir à l’humanité une technique toute-puissante et finalement non maîtrisée. La technique qui domine l’homme, le prive de son humanité. L’orgueil qu’elle engendre a fait naître dans nos sociétés un économisme intraitable et un certain hédonisme qui détermine subjectivement et égoïstement les comportements. L’affaiblissement du primat de l’humain entraîne un égarement existentiel et une perte du sens de la vie. Car la vision de l’homme et des choses sans référence à la transcendance déracine l’homme de la terre et, plus fondamentalement, en appauvrit l’identité même. Il est donc urgent d’arriver à conjuguer la technique avec une forte dimension éthique, car la capacité qu’a l’homme de transformer, et, en un sens, de créer le monde par son travail s’accomplit toujours à partir du premier don originel des choses fait par Dieu (Jean-Paul II Centesimus annus, 37). La technique doit aider la nature à s’épanouir dans la ligne voulue par le Créateur. En travaillant ainsi, le chercheur et le scientifique adhèrent au dessein de Dieu qui a voulu que l’homme soit le sommet et le gestionnaire de la création. Des solutions basées sur ce fondement protégeront la vie de l’homme et sa vulnérabilité, ainsi que les droits des générations présentes et à venir. Et l’humanité pourra continuer de bénéficier des progrès que l’homme, par son intelligence, parvient à réaliser.
Conscients du risque que court l’humanité face à une technique vue comme une « réponse » plus efficiente que le volontarisme politique ou le patient effort d’éducation pour civiliser les mœurs, les gouvernants doivent promouvoir un humanisme respectueux de la dimension spirituelle et religieuse de l’homme. Car la dignité de la personne humaine ne varie pas avec la fluctuation des opinions. Respecter son aspiration à la justice et à la paix permet la construction d’une société qui se promeut elle-même, quand elle soutient la famille ou qu’elle refuse, par exemple, le primat exclusif de la finance. Un pays vit de la plénitude de la vie des citoyens qui le composent, chacun étant conscient de ses propres responsabilités et pouvant faire valoir ses propres convictions. Bien plus, la tension naturelle vers le vrai et vers le bien est source d’un dynamisme qui engendre la volonté de collaborer pour réaliser le bien commun. Ainsi la vie sociale peut s’enrichir constamment en intégrant la diversité culturelle et religieuse par le partage de valeurs, source de fraternité et de communion. La vie en société devant être considérée avant tout comme une réalité d’ordre spirituel, les responsables politiques ont la mission de guider les peuples vers l’harmonie humaine et vers la sagesse tant désirées, qui doivent culminer dans la liberté religieuse, visage authentique de la paix.
Alors que vous débutez votre mission auprès du Saint-Siège, je tiens à vous assurer, Excellences, que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs l’écoute attentive et l’aide dont vous pourrez avoir besoin. Sur vous-même, sur vos familles, sur les membres de vos Missions diplomatiques et sur toutes les nations que vous représentez, j’invoque l’abondance des Bénédictions divines.


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