C’est au total 83 prêtres diocésains qui vont être ordonnés dans 43diocèses de France métropolitaine et 90 diacres dans 45 diocèses. A quelques jours de la clôture de l’Année sacerdotale, où plus de 750prêtres français étaient réunis à Rome, certains diocèses, comme Paris et Lyon, ont voulu marquer cette année d’une coloration particulière pour que chacun se sente appelé à participer à la fête.
En France, 173 ordinations sacerdotales et diaconales
22 06 2010Commentaires : Leave a Comment »
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Homélie de Benoît XVI à la messe de clôture de l’Année sacerdotale
14 06 2010L’Année sacerdotale que nous avons célébrée, 150 ans après la mort du saint Curé d’Ars, modèle du ministèresacerdotal dans notre monde, arrive à son terme. Par leCuré d’Ars, nous nous sommes laissé guider, pour saisir à nouveau la grandeur et la beauté du ministère sacerdotal. Le prêtre n’est pas simplement le détenteur d’une charge, comme celles dont toute société a besoin afin qu’en son sein certaines fonctions puissent être remplies. Il fait en revanche quelque chose qu’aucun être humain ne peut faire de lui-même : il prononce au nom du Christ la parole de l’absolution de nos péchés et il transforme ainsi, à partir de Dieu, la situation de notre existence. Il prononce sur les offrandes du pain et du vin les paroles d’action de grâce du Christ qui sont paroles de transsubstantiation – des paroles qui le rendent présent, Lui, le Ressuscité, son Corps et son Sang, et transforment ainsi les éléments du monde : des paroles qui ouvrent le monde à Dieu et l’unissent à Lui. Le sacerdoce n’est donc pas seulement une « charge », mais un sacrement : Dieu se sert d’un pauvre homme pour être, à travers lui, présent pour les hommes et agir en leur faveur. Cette audace de Dieu qui se confie à des êtres humains et qui, tout en connaissant nos faiblesses, considère les hommes capables d’agir et d’être présents à sa place – cette audace de Dieu est la réalité vraiment grande qui se cache dans le mot « sacerdoce ». Que Dieu nous considère capables de cela, que de cette manière il appelle les hommes à son service et qu’ainsi de l’intérieur il se lie à eux : c’est ce que, en cette année, nous voulions considérer et comprendre à nouveau. Nous voulions réveiller la joie que Dieu nous soit si proche, et la gratitude pour le fait qu’il se confie à notre faiblesse; qu’il nous conduise et nous soutienne jour après jour. Nous voulions aussi ainsi montrer à nouveau aux jeunes que cette vocation, cette communion de service pour Dieu et avec Dieu, existe – et plus encore, que Dieu est en attente de notre «oui». Avec l’Église, nous voulions à nouveau faire noter que cette vocation nous devons la demander à Dieu. Nous demandons des ouvriers pour la moisson de Dieu, et cette requête faite à Dieu c’est, en même temps, Dieu qui frappe à la porte du cœur des jeunes qui se considèrent capables de ce dont Dieu les considère capables. On pouvait s’attendre à ce que cette nouvelle mise en lumière du sacerdoce déplaise « l’ennemi » ; il aurait préféré le voir disparaître, pour qu’en fin de compte Dieu soit repoussé hors du monde. Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres – en particulier l’abus à l’égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l’égard de l’homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ; promettre que dans l’admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l’authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie. Si l’Année sacerdotale avait dû être une glorification de notre prestation humaine personnelle, elle aurait été détruite par ces événements. Mais il s’agissait pour nous exactement du contraire : devenir reconnaissant pour le don de Dieu, un don qui se cache « dans des vases d’argile » et quiexactement du contraire, à travers toute la faiblesse humaine, rend concret son amour en ce monde. Nous considérons ainsi que ce qui est arrivé est un devoir de purification, un devoir qui nous porte vers l’avenir et qui, d’autant plus, nous fait reconnaître et aimer le grand don de Dieu. De cette façon, le don devient l’engagement de répondre au courage et à l’humilité de Dieu par notre courage et notre humilité. La parole du Christ, que nous avons chanté comme chant d’entrée dans la liturgie de ce jour, peut nous suggérer en cette heure ce que signifie devenir et être prêtre : « Prenez sur vous mon joug, devenez mesdisciples, car je suis doux et humble de coeur » (Mt 11, 29).
Nous célébrons la fête du Sacré Cœur de Jésus et nous jetons avec la liturgie, pour ainsi dire, un regard dans le cœur de Jésus qui, dans la mort, fut ouvert par la lance du soldat romain. Oui, son cœur est ouvert pour nous et devant nous – et ainsi, le cœur de Dieu lui-même nous est ouvert. Laliturgie interprète pour nous le langage du cœur de Jésus, qui parle surtout de Dieu en tant quepasteur des hommes et nous présente de cette façon le sacerdoce de Jésus, qui est enraciné dans les profondeurs de son cœur ; elle nous indique ainsi le fondement durable, tout autant que le critère valable, de tout ministère sacerdotal, qui doit être ancré dans le cœur de Jésus et être vécu à partir de lui. Je voudrais aujourd’hui méditer surtout sur les textes avec lesquels l’Église qui prie répond à la Parole de Dieu donnée dans les lectures. Dans ces chants, la parole et la réponse se compénètrent. D’une part, eux-mêmes sont tirés de la Parole de Dieu, mais d’autre part, ils sont en même temps déjà la réponse de l’homme à une telle Parole, une réponse dans laquelle la Parole elle-même se communique et entre dans notre vie. Le plus important de ces textes dans la liturgie de ce jour est le Psaume 23 (22) – « Le Seigneur est mon berger », à travers lequel l’Israël priant a accueilli l’autorévélation de Dieu comme pasteur, et en a fait l’orientation pour sa vie. « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien » : dans ce premier verset, la joie et la gratitude s’expriment pour le fait que Dieu est présent et qu’il s’occupe de l’homme. La lecture tirée du Livre d’Ézéchiel débute par le même thème : « J’irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles » (Ez 34, 11). Dieu prend personnellement soin de moi, de nous, de l’humanité. Je ne suis pas laissé seul, perdu dans l’univers et dans une société devant laquelle on demeure toujours plus désorientés. Il prend soin de moi. Il n’est pas un Dieu lointain, pour lequel ma vie compterait très peu. Les religions du monde, d’après ce que l’on peut voir, ont toujours su que, en dernière analyse, il y a un seul Dieu. Mais un tel Dieu demeurait lointain. Apparemment celui-ci abandonnait le monde à d’autres puissances et à d’autres forces, à d’autres divinités. De cela, il fallait s’accommoder. Le Dieu unique était bon, mais lointain cependant. Il ne constituait pas un danger, mais il n’offrait pas davantage une aide. Il n’était donc pas nécessaire de se préoccuper de lui. Il ne dominait pas. Étrangement, cette pensée est réapparue avec les Lumières. On comprenait encore que le monde supposait un Créateur. Cependant, ce Dieu avait construit le monde et s’en était ensuite évidemment retiré. À présent, le monde avait un ensemble de lois suivant lesquelles il se développait et sur lequel Dieu n’intervenait pas, ni ne pouvait intervenir. Dieu ne constituait qu’une origine lointaine. Beaucoup peut-être ne désiraient pas non plus que Dieu prenne soin d’eux. Ils ne voulaient pas être dérangés par Dieu. Mais là où la tendresse et l’amour de Dieu sont perçus comme une gêne, là l’être humain est faussé. Il est beau et consolant de savoir qu’il y a une personne qui m’aime et qui prend soin de moi. Mais il est encore plus décisif qu’existe ce Dieu qui me connaît, qui m’aime et se préoccupe de moi. « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent » (Jn 10, 14), dit l’Église avant l’Évangile (de ce jour) avec une parole du Seigneur. Dieu me connaît, il se préoccupe de moi. Cette pensée devrait nous rendre véritablement joyeux. Laissons cela pénétrer profondément en nous. Alors nous comprendrons aussi ce qu’elle signifie : Dieu veut que nous, en tant que prêtres, en un petit point de l’histoire, nous partagions ses préoccupations pour les hommes. En tant que prêtres, nous voulons être des personnes qui, en communion avec sa tendresse pour les hommes, prenons soin d’eux, leur permettons d’expérimenter concrètement cette tendresse de Dieu. Et, à l’égard du milieu qui lui est confié, leprêtre, avec le Seigneur, devrait pouvoir dire : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ». « Connaître », au sens des Saintes Écritures, n’est jamais seulement un savoir extérieur, comme on connaît le numéro de téléphone d’une personne. « Connaître » signifie être intérieurement proche de l’autre. L’aimer. Nous devrions chercher à « connaître » les hommes de la part de Dieu et en vue de Dieu ; nous devrions chercher à cheminer avec eux sur la voie de l’amitié avec Dieu. Revenons à notre Psaume. Il y est dit : « Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure » (23 (22), 3-4). Le pasteur indique le juste chemin à ceux qui lui sont confiés. Il les précède et il les guide. Disons-le autrement : le Seigneur nous dévoile comment l’être humain s’accomplit de façon juste. Il nous enseigne l’art d’être une personne. Que dois-je faire pour ne pas précipiter, pour ne pas gaspiller ma vie dans l’absence de sens ? C’est précisément la question que tout homme doit se poser et qui vaut pour tout âge de la vie. Et quelle obscurité existe autour de cette question en notre temps ! Toujours de nouveau, nous vient à l’esprit la parole de Jésus, lequel avait compassion des hommes, parce qu’ils étaient comme des brebis sans pasteur. Seigneur, aie pitié aussi de nous ! Indique-nous le chemin ! . De l’Évangile, nous savons cela : Il est lui-même la vie. Vivre avec le Christ, le suivre – cela signifie découvrir le juste chemin, afin que notre vie acquiert du sens et afin que nous puissions dire : « Oui, vivre a été une bonne chose ». Le peuple d’Israël était et est reconnaissant à Dieu, parce qu’à travers les Commandements il a indiqué la route de la vie. Le grand Psaume 119 (118) est une seule expression de joie pour ce fait : nous n’avançons pas à tâtons dans l’obscurité. Dieu nous a montré quel est le chemin, comment nous pouvons cheminer de façon juste. Ce que les Commandements disent a été synthétisé dans la vie de Jésus et est devenu un modèle vivant. Nous comprenons ainsi que ces directives de Dieu ne sont pas des chaînes, mais sont la voie qu’Il nous indique. Nous pouvons en être heureux et nous réjouir parce que dans le Christ elles sont devant nous comme une réalité vécue. Lui-même nous a rendus heureux. Dans notre cheminement avec le Christ, nous faisons l’expérience de la joie de la Révélation, et comme prêtres nous devons communiquer aux gens la joie liée au fait que nous a été indiquée la voie juste. Il y a ensuite la parole concernant « le ravin de la mort » à travers lequel le Seigneur guide l’homme. La route de chacun de nous nous conduira un jour dans le ravin obscur de la mort dans lequel personne ne peut nous accompagner. Et il sera là. Le Christ lui-même est descendu dans la nuit obscure de la mort. Là aussi, il ne nous abandonne pas. Là aussi, il nous guide. Si « je descends chez les morts : te voici » dit le Psaume 139 (138). Oui, tu es aussi présent dans l’ultime labeur, et ainsi, notre Psaume responsorial peut-il dire : là aussi, dans le ravin de la mort, je ne crains aucun mal. En parlant du ravin obscur nous pouvons, cependant, penser aussi aux vallées obscures de la tentation, du découragement, de l’épreuve, que tout être humain doit traverser. Dans ces vallées ténébreuses de la vie, il est là aussi. Oui, Seigneur, dans les obscurités de la tentation ; dans les heures sombres où toutes les lumières semblent s’éteindre, montre-moi que tu es là. Aide-nous, prêtres, afin que nous puissions être auprès des personnes qui nous sont confiées et qui sont dans ces nuits obscures. Afin que nous puissions leur montrer ta lumière. « Ton bâton me guide et me rassure » : le pasteur a besoin du bâton contre les bêtes sauvages qui veulent faire irruption dans le troupeau ; contre les brigands qui cherchent leur butin. À côté du bâton, il y a la houlette qui offre un appui et une aide pour traverser les passages difficiles. Les deux réalités appartiennent aussi au ministère de l’Église, au ministère du prêtre. L’Église aussi doit utiliser le bâton du pasteur, le bâton avec lequel elle protège la foi contre les falsificateurs, contre les orientations qui sont, en réalité, des désorientations. L’usage même du bâton peut être un service d’amour. Nous voyons aujourd’hui qu’il ne s’agit pas d’amour, quand on tolère des comportements indignes de la vie sacerdotale. De même il ne s’agit pas non plus d’amour quand on laisse proliférer l’hérésie, la déformation et la décomposition de la foi, comme si nous inventions la foi de façon autonome. Comme si elle n’était plus le don de Dieu, la perle précieuse que nous ne nous laissons pas dérober. Toutefois, en même temps, le bâton doit toujours redevenir la houlette du pasteur – la houlette qui aide les hommes à pouvoir marcher sur les sentiers difficiles et à suivre le Seigneur. À la fin du Psaume, on évoque le banquet préparé, l’huile dont la tête est ointe, le calice débordant, la possibilité d’habiter avec le Seigneur. Dans le Psaume, ceci exprime avant tout la perspective de la joie festive qui accompagne le fait d’être avec Dieu dans le temple, d’être accueilli et servi par Lui, de pouvoir habiter auprès de Lui. Pour nous qui prions ce Psaume avec le Christ et avec son Corps qui est l’Église, cette perspective d’espérance a acquis une amplitude et une profondeur encore plus grandes. Nous voyons dans ces paroles, pour ainsi dire, une anticipation prophétique du mystère de l’Eucharistie dans lequel Dieu en personne nous accueille en s’offrant lui-même à nous comme nourriture – comme ce pain et ce vin excellents qui, seuls, peuvent constituer la réponse ultime à la faim et à la soif intimes de l’homme. Comment ne pas être heureux de pouvoir chaque jour être les hôtes de la table même de Dieu, d’habiter près de Lui ? Comment ne pas être heureux du fait qu’il nous a laissé ce commandement : « Faites cela en mémoire de moi » ? Heureux parce qu’Il nous a donné de préparer la table de Dieu pour les hommes, de leur donner son Corps et son Sang, de leur offrir le don précieux de sa présence même. Oui, nous pouvons de tout notre coeur prier ensemble les paroles du Psaume : « Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie » (23 (22), 6). Pour finir, jetons encore un bref regard sur les deux chants de communion qui nous sont proposés aujourd’hui par l’Église dans sa liturgie. Il y a tout d’abord la parole avec laquelle saint Jean conclut le récit de la crucifixion de Jésus : « Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34). Le cœur de Jésus est transpercé par la lance. Il est ouvert, et il devient une source : l’eau et le sang qui en sortent renvoient aux deux Sacrementsfondamentaux dont l’Église vit : le Baptême et l’Eucharistie. Du côté percé du Seigneur, de son cœur ouvert jaillit la source vive qui court à travers les siècles et qui fait l’Église. Le cœur ouvert est source d’un nouveau fleuve de vie ; dans ce contexte, Jean a certainement pensé aussi à la prophétie d’Ézéchiel qui voit jaillir du nouveau temple un fleuve qui donne fécondité et vie (Ez 47) : Jésus lui-même est le nouveau temple, et son cœur ouvert est la source d’où sort un fleuve de vie nouvelle, qui se communique à nous dans le Baptême et l’Eucharistie. La liturgie de la Solennité du Sacré Cœur de Jésus prévoit, cependant aussi, comme chant à la communion une autre parole, proche de celle-là, tirée de l’Évangile de Jean : Qui a soif, qu’il vienne à moi. Qu’il boive, celui qui croit en moi. L’Écriture dit : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur » (cf. Jn 7, 37ss). Dans la foi, nous buvons, pour ainsi dire, de l’eau vive de la Parole de Dieu. Ainsi, le croyant devient lui-même une source, et offre à la terre desséchée de l’histoire l’eau vive. Nous le voyons chez les saints. Nous le voyons avec Marie qui, femme grande en foi et en amour, est devenue au long des siècles source de foi, d’amour et de vie. Chaque chrétien et chaque prêtredevrait, à partir du Christ, devenir une source qui communique la vie aux autres. Nous devrions donner l’eau de la vie à un monde assoiffé. Seigneur, nous te remercions parce que tu as ouvert ton coeur pour nous ; parce que dans ta mort et dans ta résurrection tu es devenu source de vie. Fais que nous soyons des personnes vivantes, vivantes de ta source, et donne-nous de pouvoir être nous aussi des sources, en mesure de donner à notre temps l’eau de la vie. Nous te remercions pour la grâce du ministère sacerdotal. Seigneur bénis-nous et bénis tous les hommes de ce temps qui sont assoiffés et en recherche. Amen.
Benoît XVI
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A Nanterre, trois jours pour lancer l’année sacerdotale
19 06 2009
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Rendre grâce
« Habituellement, le jubilé des prêtres est fêté de manière plus intime, mais l’année sacerdotale rend les choses différentes. Par leur présence à cette messe les prêtres jubilaires témoigneront de leur fidélité au ministère», explique le père Bertrand Auville. La messe aura lieu à Notre-Dame de Pentecôte à La Défense à midi et quart, en présence de nombreux chrétiens travaillant dans le quartier d’affaire.
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Quels prêtres pour demain ?
19 06 2009prêtres, qui va ouvrir vendredi 19 juin à Rome l’Année sacerdotale, a surpris en proposant au clergé du troisième millénaire le curé d’Ars comme modèle.. Le curé d’Ars, modèle pour les prêtres du XXIe siècle ? En annonçant en mars 2009 une Année sacerdotale, c’est-à-dire consacrée aux prêtres, Benoît XVI a doublement surpris. D’une part, parce que peu de personnes en avaient été averties, y compris au Vatican. D’autre part, parce qu’il a voulu placer cette Année sacerdotale sous le patronage de Jean-Marie Vianney, dont on célèbre les 150 ans de la mort. Le choix de ce prêtre de campagne du XIXe siècle, dont la ferveur populaire vante l’esprit de sacrifice (« deux pommes de terre par jour pour seule pitance ») et la lutte contre le démon, a en effet de quoi surprendre. Après le concile Vatican II, qui a reconnu toute leur place aux laïcs dans l’Église, après aussi la crise des vocations que connaît notamment l’Europe et qui contraint les prêtres à repenser leur rôle et leur vocation, que peuvent apporter l’exemple de Jean-Marie Vianney et son profil typique de prêtre du concile de Trente ? En quoi les jeunes prêtres y puiseront-ils de quoi répondre aux défis de la société urbaine et sécularisée d’aujourd’hui ? Sans doute faut-il partir de ce paradoxe. Jean-Marie Vianney fut prêtre de paroisse, et seulement prêtre de paroisse. Une manière pour le pape de signifier au clergé qu’il doit revenir à l’essence de sa vocation. Vatican II, et en particulier Lumen gentium, a mis en lumière la vocation des laïcs. Celle des prêtres est devenue moins évidente, d’autant plus que leur raréfaction contraint à imaginer des réorganisations paroissiales.
Lutter contre « une dilution du sacerdoce ministèriel »
« Il est nécessaire de veiller à ce que les “nouvelles structures” ou organisations pastorales ne soient pas pensées pour une époque où l’on devrait “se passer” du ministère ordonné, en partant d’une interprétation erronée de la juste promotion des laïcs », a ainsi mis en garde Benoît XVI, lorsqu’il a annoncé l’Année sacerdotale le 16 mars devant la Congrégation pour le clergé. Sinon, avertit-il, « on poserait les conditions d’une dilution supplémentaire du sacerdoce ministériel ». Aux yeux du pape, il s’agit de remédier à la crise d’identité spirituelle que vit le clergé : avec cette Année sacerdotale, il faut, dit-il, « favoriser cette tension des prêtres vers la perfection spirituelle dont dépend avant tout l’efficacité de leur ministère ». Cette crise trouverait son origine dans la sécularisation qui, comme le note souvent le pape, a atteint l’Église elle-même, donc les prêtres.
« D’un modèle ecclésial à un autre »
Dans un discours devant les responsables de séminaires, et publié ensuite par L’Osservatore Romano , Mgr Jean-Louis Bruguès, secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, parle ainsi du passage « d’un modèle ecclésial à un autre », notant que la génération de prêtres des années post-conciliaires, « qui a identifié l’ouverture au monde à une conversion à la sécularisation », est aujourd’hui remplacée par des plus jeunes qui, au contraire, « cherchent surtout à prendre leurs distances vis-à-vis d’elle et revendiquent leur identité et leurs différences ». Plus fondamentalement, Benoît XVI, qui porte une attention extrême au clergé, à sa formation, à son état moral et spirituel, fixe la barre très haut, n’hésitant pas à lui demander de tendre vers la « perfection morale qui doit habiter tout cœur authentiquement sacerdotal ». De ce point de vue, Jean-Marie Vianney correspond sans aucun doute aux qualités du prêtre souhaitées par le pape. Il faut, confirme-t-on à la Congrégation pour le clergé, « sortir le curé d’Ars de ses pommes de terre ».
Le « curé des pauvres »
Entendez, dépoussiérer son image de tout ce qui est lié au XIXe siècle (dolorisme, lutte dans un contexte post-révolutionnaire, etc.) et se concentrer sur les vertus du saint d’Ars : le « curé des pauvres » a su conjuguer vie contemplative, prière et action caritative, fondant des œuvres comme La Providence. Cet homme simple, sans beaucoup de bagage intellectuel, fut aussi un très grand confesseur, de l’avis unanime de ses contemporains. Or, justement, Rome insiste aujourd’hui pour remettre le sacrement de la pénitence au cœur de la mission du prêtre. Enfin, le curé d’Ars, de constitution fragile, était loin d’être un « super-héros ». Au contraire : toutes les biographies soulignent les difficultés multiples qu’il a rencontrées, l’opposition dans sa commune, l’opposition de ses confrères dans sa propre paroisse, et surtout, les combats intérieurs d’un homme en proie à de grands questionnements et doutes spirituels. Bref, un prêtre fragile, humble parmi les humbles, sans recettes toutes faites, avec pour seule arme une immense confiance en la Miséricorde de Dieu.
De ce point de vue sans aucun doute, le curé d’Ars est terriblement d’actualité.
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2009-2010 : une année sacerdotale
19 06 2009A l’occasion du 150° anniversaire de la mort du curé d’Ars, Saint Jean-Marie Vianney, le pape Benoît XVI a annoncé le 16 mars, dans son discours de la Congrégation pour le Clergé le lancement d’une année sacerdotale, du 19 juin 2009 au 19 juin 2010. « Fidélité du Christ, fidélité du prêtre », tel est le thème de cette année, durant laquelle Benoît XVI proclamera saint Jean-Marie Vianney « Patron de tous les prêtres du monde » , il était jusqu’à présent patron de tous les curés. Des initiatives spirituelles et pastorales seront mises en place dans l’ensemble des diocèses pour faire percevoir toujours davantage l’importance du rôle et de la mission du prêtre dans l’Eglise et dans la société contemporaine, comme aussi la nécessité d’accroître la formation permanente des prêtres et celle des séminaristes. Cette année veut « un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui », comme l’a rappelé Benoît XVI à la veille du lancement, évoquant « l’immense don que sont les prêtres non seulement pour l’Eglise, mais aussi pour l’humanité elle-même ». Commencée par les vêpres en la basilique Saint-Pierre de Rome, en présence des reliques du curé d’Ars apportées par Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars, elle s’achèvera le 19 juin 2010 par une rencontre sacerdotale mondiale, Place Saint Pierre
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